Le décryptage éco. Premier mai : quel poids pour les syndicats ?
Ce 1er-Mai syndical ne sera pas celui d’il y a 15 ans. Pas de défilé unitaire comme en 2002 contre la présence du Front national au second tour de l’élection présidentielle. Il y aura deux défilés, deux lignes dans une France qui affiche un des plus faible taux de syndicalisation de l’Union européenne.
Seulement 7 % de syndiqués en France ,17 % en Allemagne, 55 % en Belgique, 68 % en Finlande, seule l’Estonie fait moins bien que nous en Europe. Dans le privé, il n’y a que 4 salariés sur 10 votent aux élections professionnelles, chiffre est en baisse constante bien que les organisations soient présentes dans plus d’une entreprise sur deux. C’est avant tout dans le public que les syndicats trouvent leurs meilleurs clients, le taux de syndicalisation y est trois fois supérieur à celui du privé. La France avec ses très nombreux syndicats à un paysage très émietté, y aurait-il trop de syndicats en France, la question est récurrente. Pourtant seules 5 centrales sont représentatives, la CGT, la CFDT, FO, la CFE-CGC et la CFTC, auxquelles il faut ajouter celles de la fonction publique, UNSA, FSU, Sud Solidaires. Ce sont les seules qui siègent dans les instances paritaires comme l’assurance chômage ou les retraites complémentaires, et qui signent les accords d’entreprise, de branche ou encore les accords interprofessionnels.
Un éloignement du réel
Une chose simple, une différence majeure avec d’autres pays explique ce faible taux. Dans certains pays, notamment ceux du Nord, les plus syndiqués, si vous voulez bénéficier des avantages négociés par le syndicat, il faut obligatoirement y être adhérent, c’est le cas en Allemagne si souvent cité en exemple. L’intérêt est évident, la responsabilité syndical plus lourde, tandis que chez nous, un accord signé vaut pour tout le monde. Et puis il y a le poids de l’argent garant de l’indépendance, en France, avec les cotisations ne représentent qu’entre 15 et 50 % du budget des syndicats, le reste vient de l’Etat, et ça change tout. D’où un positionnement beaucoup plus politique qu’ailleurs, auquel s’ajoute une culture du conflit prédominante, le vieillissement des adhérents, et un paysage où le travail se précarise, s’ubérise avec un chômage qui ne cesse d’augmenter. Autant de facteurs qui éloignent les syndicats chaque jour davantage du paysage réel de l’emploi en France.
Une voix qui porte encore ?
Dans la mesure où leur message et leur défilé n’est pas unitaire, leur voix ne porte pas plus que celle du monde politique. Elle est à son image, divisée, éclatée, bien que leur attitude soit sous le regard de leurs sympathisants et des français. Dans la rue ce lundi 1er-Mai, les contestaires du Front social, mené par la CGT de Philippe Martinez, qui dénoncent les politiques d’austérités, lit du nationalisme, sans donner de consignes de vote. Et lundi après-midi, les réformistes, comme la CFDT de Laurent Berger, qui a clairement appelé à voter Macron, sujet épineux quand on sait que le candidat prévoit de rogner du pouvoir aux syndicats en nationalisant l’assurance chômage. Mais il s’agit aussi pour les centrales de compter leurs troupes, notamment pour la CGT qui vient de se faire doubler dans le privé par la CFDT, avec un enjeu de taille, la gestion de ces organismes paritaires, c’est-à-dire une manne de plus de 100 millions d’euros par an, ça n’est pas rien. Il ne s’agit donc pas seulement de défendre les valeurs républicaines dont les syndicats sont aussi les garants, mais qu’il peut s’agir aussi d’influence et de gros sous.
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