Le décryptage éco. Négociations Unedic, c'est reparti ?
Et l'on reparle de l'Unedic. Le patronat revient à la table des négociations sur l'assurance chômage en pleine campagne électorale.
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Le patronat a décidé de revenir à la table des négociations sur l’assurance chômage. L’Unedic, c’est un déficit de quatre milliards d’euros par an, une dette cumulée de 30 milliards et une convention qui est en renégociation depuis 2014. Un dossier épineux en pleine campagne électorale.
Le calendrier n’est pas toujours arrangeant. La dernière négociation est tombée en pleine loi El Khomri. Cette fois, c’est en pleine campagne présidentielle où l’on parle fin du travail, revenu universel, taxation des robots et quand certains candidats comme Emmanuel Macron veulent faire gérer l’Unedic par l’Etat, il sera sans doute difficile d’avoir un dialogue serein dans un tel contexte. Le patronat a donc déjà accepté de revenir s’asseoir à la table des discussions. La feuille de route du négociateur, le patron de l’IUMM, Alexandre Saubot, c’est de ne pas alourdir le coût du travail et demander à l’Etat de prendre ses responsabilités.
Les contrats courts toujours en question
La sur-taxation des contrats courts est une question centrale car ils ont explosé en 15 ans. Aujourd’hui, il y a quatre millions de CDD d’un mois, voire moins, contre 1,5 million en 2000 et huit sur dix sont renouvelés par le même employeur. Ils coûtent très cher à l’assurance chômage ; environ six milliards d’euros par an. L’étude a été faite fin janvier par France stratégie et l’Unedic lui-même. Les pistes pour renflouer les caisses sont multiples, côté syndical, on propose une augmentation générale des cotisations, un bonus-malus pour les entreprises qui abusent, des cotisations dégressives selon la durée. Mais côté patronal, pas question de toucher à ces contrats ultra-courts qui permettent de la flexibilité dans l’entreprise. Le Medef préfèrerait récupérer l’argent en baissant par exemple la durée de l’assurance chômage chez les séniors.
Une solution insatisfaisante
Ces contrats courts sont déjà taxés depuis 2013 et ça n’a rapporté qu’une centaine de millions d’euros, sans freiner l’explosion de cette précarité ni le déficit de l’UNEDIC. Début janvier, une autre piste a été présentée aux négociateurs, celle de l’économiste Bruno Coquet qui reparle des sujets qui fâchent comme revenir sur le régime des intermittents, faire payer des cotisations au secteur public, financer l’UNEDIC en partie par l’impôt, faire reprendre la dette par l’Etat et punir les employeurs qui abusent de ces CDD ultra-précaires, c’est-à-dire essentiellement le spectacle et les services. Mais selon l’économiste, l’UNEDIC irait bien mieux si ses finances n’étaient pas d’abord plombées par l’argent versé à Pôle Emploi pour son fonctionnement. 3 milliards d’euros par an, soit quasiment son déficit annuel.
L’OFCE, porteur de bonnes nouvelles
L’Observatoire français des conjonctures économiques, l’OFCE, nous dit que le régime devrait repasser au vert dans deux-trois ans avec une croissance de 1,5 % à 1,7 %, seuil de création d’emploi en France et un chômage qui devrait continuer à baisser. Cette prospective est signée par l’économiste Eric Heyer. Au fond, il n’y aurait donc pas urgence à réformer l’Unedic mais les comptes publics, eux, ont besoin d’air dès cette année et la nouvelle convention doit trouver 1,6 milliard d’économies. Dans un contexte politique embrouillé, où le Medef a déjà pris quelques distances avec son champion Fillon, ce mardi 14 février, dans les colonnes du Figaro (article payant), son patron Pierre Gattaz, promet un avenir radieux à la France s’il y a des réformes et un lien de confiance rétabli avec le patronat. Autrement dit : attendre et voir jusqu’à la présidentielle.
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