Inflation : dans le secteur privé, les actifs ont réellement perdu du pouvoir d’achat

Alors que les syndicats se mobilisent vendredi 13 octobre pour obtenir des hausses de salaires et que le niveau des rémunérations sera aussi le thème de la conférence sociale de lundi, l'étude du cabinet Rexecode, institut de recherche proche des milieux patronaux une montre que ces dernières années, les actifs ont effectivement perdu en pouvoir d’achat. 

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En 2023, dans le secteur privé, la perte de pouvoir d’achat des salariés est en moyenne d’1,5 point par rapport à 2019, avant la crise Covid. Autrement dit, les salaires mensuels de base, ceux qui sont inscrits sur votre feuille de paie, évoluent moins vite que l’inflation, c’est-à-dire que les prix à la consommation. Les rémunérations ont certes, progressé, et d’ailleurs le patronat le répète, en disant que les entreprises ont joué le jeu, mais on observe tout de même un net décrochage. 

L'efficacité au travail en recul 

Dans de nombreux secteurs, les employeurs ont préféré garder leurs effectifs, maintenir les emplois plutôt que de trop augmenter les salaires. Ils ont aussi embauché, ce qui est une bonne nouvelle puisque le chômage a baissé, mais selon Rexecode, le revers c’est que nous avons perdu collectivement en productivité. Notre efficacité au travail s’est dégradée. Les employés français ne sont pas moins productifs, mais c’est plutôt parce que les emplois crées correspondent à des embauches d’apprentis.

Ces recrutements représentent un tiers des 1,2 million de créations de postes réalisés. Par définition, ces alternants sont un peu moins rapides pour effectuer les missions que des employés expérimentés. Enfin dernier élément et même si ça n’est pas encore suffisant, les entreprises font aussi des efforts pour maintenir les seniors au travail. Or on le sait, en fin de carrière, la productivité s’altère.

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Un autre élément explique que les salaires dans le secteur privé évoluent peu :  le marché du travail est en plein bouleversement ! Rexecode montre que de nombreux secteurs d’activité connaissent actuellement d’importantes transformations avec l’arrivée de l’intelligence artificielle, la prise en compte de la préservation environnementale, etc... Cela oblige les entreprises à adapter leurs métiers, acquérir de nouvelles compétences. Autant d'évolutions nécessitant d'intégrer de nouvelles contraintes. Le secteur du bâtiment, par exemple, doit adopter des normes pour faire plus de rénovations, ce qui lui a fait perdre, selon l’étude, 15% de productivité horaire. Dans l’automobile, il faut faire la bascule vers le véhicule électrique.

Cette baisse de productivité, les entreprises doivent donc l’absorber etEt cela devrait durer en 2024. Un argument avancé par le patronat pour ne pas trop augmenter les salaires.