Engie envisage de réduire la voilure aux États-Unis

Face à la politique énergétique affichée par le président américain, Donald Trump, l’énergéticien français annonce qu’il va faire d’autres choix d’investissements.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Catherine MacGregor, la présidente-directrice générale d'Engie, le 30 avril 2024. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
Catherine MacGregor, la présidente-directrice générale d'Engie, le 30 avril 2024. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Contrairement à d’autres groupes industriels qui entendent profiter de la baisse d’impôts sur les sociétés promise par Donald Trump et annoncent des investissements outre-Atlantique, l’énergéticien français préfère envisager de lever le pied, essentiellement dans les énergies renouvelables. Le groupe français réagit à la volonté du président américain de mettre un coup de frein au développement de l’éolien et du solaire au profit des énergies fossiles comme le pétrole et le gaz de schiste.

Concrètement, Engie projette de diminuer ses investissements aux États-Unis de quatre à deux milliards d’euros d’ici 2027. Pour ne prendre personne par surprise, la patronne de l’énergéticien français, Catherine MacGregor, vient d’envoyer une note aux marchés financiers pour expliquer son projet. Elle a même ajouté aux contrats signés aux États-Unis des clauses liées aux incertitudes politiques que fait peser Donald Trump.

Quel poids représente Engie aux États-Unis ? Sa production d’énergie renouvelable est d’un peu plus de 4GW en Amérique du Nord dont 20% à base d’éolien, 10% d’hydraulique, le reste en solaire et biomasse. Face à la révision à la baisse des subventions  en faveur des renouvelables prévues dans le cadre de l’IRA (Inflation reduction act), les gros clients d’Engie, que sont principalement les géants de la tech, vont devoir payer quelques dollars de plus le MWh pour sécuriser leur approvisionnement.

Réorientation vers le Moyen-Orient et les Émirats arabes unis

Mais révision à la baisse des investissements sur le sol américain ne veut pas dire abandon total de l’activité outre-Atlantique. Le groupe tricolore – dont l’État français détient toujours 24% du capital – va continuer d’entretenir son parc éolien et solaire américain tout en réallouant une partie de ses investissements vers d’autres régions du monde, notamment le Moyen-Orient et les Émirats arabes unis.

Il faut préciser que ces annonces interviennent alors que le groupe enregistre une baisse de ses profits. Le recul des prix de l’énergie a fait reculer automatiquement les bénéfices du groupe de près de 20% au premier semestre à trois milliards d’euros. Engie reste toutefois optimiste pour le résultat de l’ensemble de l’année avec un bénéfice global attendu compris entre quatre et cinq milliards d’euros. De quoi rassurer les marchés financiers malgré les réorientations annoncées sur le sol américain.

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