Budget 2026 : vers une hausse des tarifs des billets d'avion

Le gouvernement envisage de nouvelles taxes sur l’aérien en 2026, visant notamment les vols intérieurs et le kérosène, ce qui pourrait fortement alourdir les tarifs. Les professionnels du secteur y sont opposés.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Selon le régulateur français des transports, le trafic domestique tricolore ne cesse de baisser pour atteindre une baisse de 14% depuis 2017, le 4 2025 juin 2025. (HENRIQUE CAMPOS / HANS LUCAS)
Selon le régulateur français des transports, le trafic domestique tricolore ne cesse de baisser pour atteindre une baisse de 14% depuis 2017, le 4 2025 juin 2025. (HENRIQUE CAMPOS / HANS LUCAS)

Le secteur aérien s’attend à de nouvelles taxes dans le budget 2026, dont les grandes lignes seront dévoilées le 15 juillet. Les taxes sur les billets d’avion ont déjà été alourdies en 2025, à hauteur de plus d’un milliard d’euros supplémentaires. Le gouvernement envisage de cibler les lignes intérieures en supprimant, par exemple, une vieille exemption pour les vols intérieurs, et en rétablissant la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques), cela reviendrait à aligner la fiscalité du kérosène sur celle des autres carburants. Bercy pourrait ainsi récupérer 660 millions d’euros, mais cela aurait un impact sur les tarifs d’environ 60 euros pour un aller-retour sur un vol intérieur.

Une autre option envisagée consiste à doubler la TVA sur les billets d’avion en la faisant passer de 10 à 20 %. Là encore, les compagnies répercuteraient, tout ou partie de cette hausse sur les voyageurs. Enfin, une autre idée à l’étude serait de créer une taxe spéciale d’un euro par passager, au départ et à l’arrivée des aéroports d’Île-de-France, pour financer le réseau de transports en commun.

Les professionnels sont vent debout. Ils dénoncent un choc fiscal dont les effets se font déjà sentir. La France a beaucoup de mal à retrouver ses niveaux de trafic aérien d’avant-Covid, alors que la reprise est bien là, ailleurs en Europe. Selon le régulateur français des transports, le trafic domestique tricolore ne cesse de baisser : -14 % depuis 2017. De fait, les aéroports régionaux sont aussi en recul. Les conséquences sont lourdes, car au-delà des vols, c’est toute une économie qui en pâtit de l’emploi des personnels d’aéroport, en passant par les communes alentour et le tourisme.

La France à contre-courant 

La France décroche alors que parallèlement, une vingtaine de pays sur les 27 en Europe ne taxent plus l’aérien. Même la Suède, pourtant à l’origine du mouvement "honte de prendre l’avion", vient de supprimer ses taxes. De fait, plutôt que par Paris, les grandes compagnies préfèrent passer par Amsterdam, Londres ou Francfort pour leurs hubs, ces très grands aéroports où l’on s’arrête une ou deux heures en correspondance. D’où l’alerte des professionnels. Ils demandent un moratoire fiscal.

Taxer l’aérien reste politiquement peu risqué. Les écologistes, la gauche ainsi que les associations et collectifs applaudissent ces hausses de prélèvements. Depuis longtemps, ils réclament de vraiment faire préférer le train aux voyageurs. Selon Greenpeace, malgré les taxes existantes sur l’avion, en France, pour les vols intérieurs, le prix d’entrée des billets reste souvent inférieur à celui du train, ce dernier étant soumis à des péages élevés pour financer son réseau ferroviaire.

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