Budget 2025 : l’objectif de 5,4% de déficit du gouvernement, un scénario de plus en plus optimiste

Le Haut Conseil des finances publiques estime que ce budget « n’a aucune marge de sécurité » et repose, en plus, sur des hypothèses pour 2025 "un peu trop optimistes" au vu des indicateurs conjoncturels les plus récents.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le Premier ministre français François Bayrou, à l'Hôtel Matignon à Paris le 23 décembre 2024. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou, à l'Hôtel Matignon à Paris le 23 décembre 2024. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Le projet de loi de finances arrive à l’Assemblée nationale lundi 3 février. Le gouvernement espère toujours ramener le déficit à 5,4 % du PIB cette année. Est-ce tenable avec le texte sorti de la commission mixte paritaire ? Le gouvernement y croit ! Selon lui, la commission mixte paritaire a maintenu l’objectif de 5,4 % et n’a pas modifié l’équilibre général des comptes. Certes, d’un côté, députés et sénateurs ont alourdi la facture en diminuant, par exemple, les coupes sur l’écologie et le sport, et en maintenant les avantages des anciens Premiers ministres et présidents, mais de l’autre, pour faire entrer de l’argent dans les caisses, ils ont relevé certaines taxes, notamment sur les transactions financières et les billets d’avion.

Selon Bercy, à cinq petits milliards d’euros près, on reste donc dans les clous.
Même si le scénario de 50 milliards d’euros d’économies – 30 milliards de coupes dans les dépenses et 20 milliards de hausses d’impôts – pour atteindre un déficit de 5,4 %en 2025, se fait au chausse-pied !

Des doutes légitimes 

Il n’y aucune marges de manœuvre ! C’est bien le problème que soulignait fin janvier le Haut Conseil des finances publiques. Il estimait que ce budget "n’a aucune marge de sécurité" et repose, en plus, sur des hypothèses pour 2025 "un peu trop optimistes" au vu des indicateurs conjoncturels les plus récents. Le gouvernement table notamment sur 0,9% de croissance, un chiffre aux 0,7 % qui font consensus chez les économistes. Or, quand on regarde les mauvais chiffres publiés fin janvier, ces doutes semblent légitimes ! Idem pour la prévision d’inflation à 1,4 % du gouvernement, qui paraît un peu élevée au vu de l’atonie de la demande. Et c’est sans compter sur les dépenses sociales. Ce sont pourtant celles que l’on a le plus de mal à maîtriser. Elles concernent les retraites, le financement des Ehpad et des hôpitaux, ainsi que les remboursements d’arrêts maladie. Elles n'arrêtent pas de progresser.

Le déficit de la Sécurité sociale devrait dépasser les 23 milliards d’euros en 2025, contre 18 milliards en 2024, alors qu’on prévoyait 10 milliards. C’est là que se situe le véritable risque de dérapage : le budget de la Sécurité sociale, qui arrive lui aussi à l’Assemblée, fera également l’objet d’un 49.3 avec motion de censure.

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