Altice, le géant des télécoms, va-t-il vendre SFR ?

La maison mère de SFR, doit réduire sa dette. Le groupe de l’homme d’affaires Patrick Drahi s’apprête à entrer en procédure de sauvegarde accélérée.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une boutique SFR à Nice, en avril 2025. (FRANCOIS GLORIES / MAXPPP)
Une boutique SFR à Nice, en avril 2025. (FRANCOIS GLORIES / MAXPPP)

Le groupe de télécommunications Altice France, maison mère de l'opérateur SFR, s'apprête à entrer en procédure de sauvegarde accélérée, une étape prévue depuis le plan de restructuration de sa dette, a indiqué mercredi 21 mai une source proche du dossier à l'AFP. C’est la procédure juridico-administrative normale, pour donner des garanties aux créanciers qui veulent récupérer leur mise. À cause de difficultés, mais aussi de scandale de corruption, le groupe Altice a connu un niveau de dette colossal qui a atteint 24 milliards d’euros au troisième trimestre 2024.

Fin février, le propriétaire du groupe, l’homme d’affaires, Patrick Drahi avait déjà signé un accord avec une majorité de ses créanciers, essentiellement américains, pour ramener cette dette à plus de 15 milliards d’euros, mais en échange il a dû lâcher 45% de son capital. Cette fois, pour trouver de l’argent, Patrick Drahi, qui a bâti son empire en multipliant les crédits, est obligé d’aller un cran plus loin et de vendre encore des actifs , après s’être déjà séparé de son activité médias, qui incluait BFM et RMC, ou encore de ses parts dans La Poste Mobile.

Une vente qui doit être validée par l'autorité de la concurrence

Aujourd’hui tout le monde a les yeux rivés sur SFR. Forcément, puisque c’est l‘actif le plus grand public, le plus connu, mais aussi le plus valorisé : près de 30 milliards d’euros. Avec plus de six millions de clients fixes et près de 19,5 millions de clients mobile, SFR reste le numéro 2 historique, derrière Orange. Une situation qui attise les appétits dans un marché français où il y a trois autres gros opérateurs : Orange, Bouygues Télécom, et Free. À l’affût, les rivaux se verraient bien déshabiller un concurrent.

Encore faut-il que la vente soit validée par l’autorité de la concurrence, qui veille à éviter la constitution de trusts, car le consommateur serait perdant. C’est bien la concurrence effrénée entre ces opérateurs qui a permis de faire baisser les prix de la téléphonie ces dernières années. C’est pour ça, aussi qu’en France, aucun opérateur ne peut avaler SFR, il est trop gros. Mais la vente peut aussi se faire à la découpe, avec des acheteurs étrangers, européens, ou des fonds.  À ce stade, tout est ouvert, avant un sacré big bang en perspective.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.