Production de vaccins : où en est la réflexion de l'OMS et en Afrique pour mieux anticiper les pandémies ?
La pandémie mondiale de Covid-19 a révélé d’immenses inégalités en termes d’accès aux vaccins. Les pays africains, notamment, ont été parmi les derniers à être approvisionnés. Aujourd'hui, à l'OMS et en Afrique, les efforts pour une lutte commune peinent à donner des résultats.
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La pandémie de Covid-19 a fait plus de 7 millions de morts dans le monde et a engendré la paralysie de l'économie mondiale et une panique généralisée sur tous les continents. Le Covid semble loin et pourtant, on se demande si le monde serait prêt à affronter une nouvelle crise sanitaire. Alors que l'Afrique tente d'implanter des usines locales de production de vaccins, l’OMS tente depuis deux ans de s’accorder sur un traité qui permettrait de mieux lutter contre la prochaine pandémie.
À Genève, toujours le même bras de fer qu'au temps du Covid
À Genève, lors de l’Assemblée mondiale de la santé, les pays membres de l’OMS ne sont pas parvenus à un accord pour réviser le règlement sanitaire international afin d'éviter une nouvelle catastrophe sanitaire, sociale et économique comme celle du Covid. Le règlement sanitaire international actuel (RSI) a montré toutes ses limites en 2020 et ne règle toujours pas les questions du partage du génome d’un virus, des vaccins, des traitements. D’où l’intérêt d’élaborer un nouveau traité.
Mais l'opération est très contraignante. Le brouillon sur la table proposait de réserver 20% des futurs tests, traitements et vaccins à l’OMS pour pouvoir les distribuer aux pays pauvres. Pour certains, c’est trop. Pour d’autres, ce n’est pas assez. Les pays du Sud veulent aussi avoir la garantie que s’ils découvrent un pathogène, ils ne seront pas les derniers à pouvoir s’en protéger. C'est le même bras de fer qu'au temps du Covid avec d’un côté les partisans d’un renforcement de l’OMS et ceux qui ne veulent surtout pas voir l’agence s'immiscer dans leur politique sanitaire. Du côté de l’OMS, on veut croire que tout cela n’a pas servi à rien. Les États membres pourraient décider de prolonger encore les discussions avec le risque que tout soit à nouveau remis en cause, en cas de retour au pouvoir de Donald Trump à la fin de l’année.
En Afrique, le Kenya, le Sénégal et l'Afrique du Sud poussent la construction d'usines locales
Au Kenya, un projet appelé BioVax a été lancé en 2020 par gouvernement kényan, pour mettre sur pied une usine de production de vaccins au Kenya. Le pays veut ainsi lutter contre sa dépendance aux importations de vaccins que la pandémie de Covid-19 a soulignée. Depuis 2020, le projet BioVax a pris du retard mais Nairobi se bat pour qu’il ait lieu. La construction de l’usine devrait enfin débuter dans les prochains mois. Elle se concentrera dans un premier temps sur le remplissage et l’emballage de vaccins importés. Les premiers sont attendus d’ici cinq ans. On retrouvera des vaccins contre la polio, la varicelle ou encore la tuberculose. L’objectif de cette usine est bien à terme de produire ses propres vaccins.
Le Kenya a une demande d’environ 16 millions de doses par an, tous vaccins confondus. À l’heure actuelle, près de 90% de ses vaccins sont obtenus grâce à des financements de l’Unicef et GAVI, l’alliance du vaccin. Or GAVI a annoncé une fin de son soutien pour le Kenya en 2029, ce qui pousse davantage le pays à avoir sa propre production d’ici là. Le projet est d’autant plus suivi que d’autres sont remis en question, comme celui de la firme américaine Moderna qui s'apprêtait à construire une usine de production de vaccins au Kenya : celle-ci a déclaré en avril mettre ce projet sur pause.
Produire localement 60% des besoins en vaccins d’ici 2040
À l’échelle du continent africain, on retrouve la même ambition d’avoir des vaccins produits localement. Des projets de production de vaccins existent également au Sénégal et en Afrique du Sud. Pour l'instant, seulement 1% des vaccins utilisés en Afrique sont issus du continent. Les membres de l’Union Africaine se sont donné pour objectif de produire localement 60% des besoins en vaccins pour l’Afrique d’ici 2040.
Le président du Kenya, William Ruto, pousse beaucoup pour cette production locale. Il l’a mise en avant, notamment la semaine dernière, lors de son déplacement aux États-Unis. Il a insisté sur les vulnérabilités du continent pendant la pandémie de Covid-19 et sur la nécessité qui en découle d’avoir une production africaine.
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