Covid-19 : comment s'organise la rentrée universitaire en Espagne, en Tunisie et en Inde
Une même actualité dans trois pays dans le monde : chaque jour dans le Club des correspondants, franceinfo passe les frontières. Aujourd'hui, nous sommes en Espagne, en Tunisie et en Inde pour voir comment la rentrée universitaire se déroule à l’heure du coronavirus.
Quelques jours après la rentrée universitaire il y a déjà, ce mardi 15 septembre, plus d’une dizaine de foyers de contamination dans les campus français. Les soirées et les rassemblements festifs en-dehors des campus sont parfois pointés du doigt en raison de la propagation du virus. La rentrée est évidemment scrutée avec attention dans d’autres pays. Direction L’Espagne, La Tunisie et l’Inde.
En Espagne, une rentrée universitaire échelonnée
Plus de 1,6 million d’étudiants s’apprêtent à vivre une année universitaire pour le moins atypique. Chaque région a son propre calendrier, puisque les régions sont compétentes en matière d’éducation. À Madrid, par exemple, la rentrée a démarré dans certaines universités publiques et privées le 7 septembre. Et elle va se prolonger jusqu’à la fin du mois. Cette rentrée échelonnée a pour but d’éviter les rassemblements d’étudiants et de voir comment va évoluer l’épidémie. Par ailleurs, l’enseignement se fera, pour l’instant, selon un modèle dit "hybride". D’une façon générale les cours théoriques seront suivis à distance, tandis que les travaux dirigés seront réalisés en présentiel. La capacité des salles de cours sera également réduite de moitié pour garantir la distanciation physique. Cette distanciation est l’un des maîtres mots en cette rentrée. Le port du masque, lui, est obligatoire partout à l’intérieur des campus et pas seulement dans les salles de cours.
L’ accès des étudiants au cours en ligne dépend des moyens de chaque université. Les facultés publiques sont moins bien loties. Cette situation a été dénoncée à maintes reprises par les syndicats d’étudiants pendant le confinement. Et c’est pourquoi la région de Madrid a annoncé récemment qu’elle comptait investir 40 millions d’euros dans ce domaine pour moderniser ces universités publiques. L’objectif est qu’elles puissent ainsi garantir un enseignement en ligne de qualité. On verra bien si ce n’est qu’un effet d’annonce. Pour l’heure, une grève d’étudiants est prévue en Espagne les 16, 17 et 18 septembre.
En Tunisie, le protocole sanitaire souffre du manque de moyens
La rentrée universitaire se fait sous haute tension. Le pays est touché par le virus comme il ne l’a encore jamais été. Depuis l’ouverture des frontières fin juin, le nombre de cas ne cesse d’augmenter. L’inquiétude est réellement présente. Ici, les bâtiments sont souvent anciens, exigus. Il y est très compliqué de respecter la distanciation sociale. Dans des établissements l’eau manque pour se laver régulièrement les mains. Il n'y a pas non plus assez de masques pour les étudiants qui n’ont pas les moyens de s’en acheter. Enfin les foyers universitaires sont peut-être les lieux qui soulèvent le plus d’inquiétude car des milliers d’étudiants des régions intérieures touchées par le Covid vont affluer vers les grandes villes, principalement Tunis où se situe une université sur deux.
La ligue tunisienne des droits de l’homme a critiqué le gouvernement qui impose une rentrée universitaire malgré la situation épidémiologique actuelle. Elle estime que le gouvernement met tout simplement en danger la vie des gens. Du coup, des appels à organiser rapidement des cours à distance se multiplient. Sauf que là aussi, on se heurte à nouveau aux moyens à disposition. Enormément d’étudiants n’ont pas d’ordinateur. Cette rentrée universitaire coïncide avec la rentrée des écoles primaires et secondaires. Tout le monde reprend les cours au même moment. Ce qui accroît d’autant les risques et augmente les difficultés pour les autorités. La Tunisie est un peu dans une situation de non choix. Cela fait six mois que les étudiants tunisiens ne se suivent plus de cours à cause du virus.
En Inde, les bâtiments des facultés restent fermés
La rentrée universitaire se fait entièrement en ligne. Il y a donc des inégalités flagrantes entre les étudiants riches et les autres. La rentrée a lieu généralement début août en Inde et elle s’est bien déroulée pour les universités privées. Celles-ci sont relativement chères et le plus souvent les étudiants sont bien équipés en ordinateurs pour suivre des cours en ligne. La qualité de ces enseignements, qu’il a fallu adapter sur internet, n’est bien sûr pas aussi bonne qu’en présentiel, et ceci en inquiète certains. Beaucoup d’étudiants indiens qui prévoyaient de partir étudier à l’étranger ont déjà dû abandonner ce projet. Mais le vrai problème concerne les facultés publiques qui sont moins bien organisées et équipées. Leurs étudiants, plus pauvres, n’ont souvent pas de bons ordinateurs pour suivre les cours à distance. Certains sont restés dans leurs familles à la campagne où les coupures d’électricité sont régulières.
Cette crise ne fait donc qu’accentuer le fossé entre les étudiants riches et pauvres. Certains étudiants n’ont pas encore pu passer leurs examens de fin d’année. Si les universités privées ont rapidement mené les examens en ligne entre mai et juin, les autres publiques n’ont pas pu l’imposer complètement à leurs étudiants pour cause de manque d’équipement. La prestigieuse université de Delhi est à peine en train de terminer, avec quatre mois de retard donc, les examens en présentiel pour 20% de ses étudiants qui ont choisi cette option. Et en province, d’autres étudiants attendent encore la date de leurs examens de fin d’année.
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