Covid-19 : au Mali et en Inde, la pandémie a fortement renforcé les inégalités sociales
En Inde, la pandémie de Covid-19 a creusé les inégalités entre les riches et les pauvres. Au Mali, c'est principalement dans le domaine de l'éducation que les inégalités se sont renforcées.
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La pandémie de Covid-19 a bousculé bien des secteurs depuis deux ans. Ses conséquences sur l'économie se font sentir dans de nombreux pays. Ainsi, en Inde l'épidémie a accentué les inégalités entre les plus riches et les plus pauvres ; au Mali, elle a accentué les difficultés d'accès à l'éducation pour les plus défavorisés, particulièrement les filles.
En Inde, les revenus des 20% les plus pauvres divisés par deux
En Inde, une étude révèle qu'en cinq ans, les revenus de la majorité la plus modeste ont connu une chute vertigineuse, alors que les revenus des plus riches ont fortement augmenté. Cette étude a été menée par le centre de recherches Price, basé à Bombay, dont les économistes ont interrogé 240 000 foyers entre avril et octobre dernier. Leurs conclusions révèlent qu’entre 2016 et 2021, les revenus des 20% des Indiens les plus pauvres ont été divisés par deux, ce qui n’était jamais arrivé en près de 30 ans dans le pays.
On parle ici des travailleurs informels déjà très vulnérables et dont les revenus sont tombés à moins de 800 euros annuels. Mais cette crise a frappé bien plus largement et annulé toute augmentation de ressources obtenue avant la pandémie, même auprès de la classe moyenne, car près des deux tiers de la population indienne la plus modeste a vu ses revenus fortement chuter. En parallèle, les 20% les plus riches ont vu une augmentation exceptionnelle de leurs revenus de 39% sur les cinq dernières années, bénéficiant de la robustesse des grands groupes indiens et du cours florissant de la bourse, entre autres.
L’Inde est déjà considérée comme l’un des pays les plus inégalitaires du monde. Ce fossé se creuse donc encore plus à cause de cette crise. Cela fait émerger un début de drame social. "Notre étude auprès des urbains pauvres de Bengalore a montré que les familles empruntent jusqu'à six fois leur salaire mensuel pour survivre, ce qui est dangereux", constate Amit Basole, économiste à l’université Azim Premji de Bangalore. "Des journaux publient également des pages entières de personnes qui doivent vendre leurs bijoux par désespoir. Les banques se saisissent aussi des maisons hypothéquées. Les aides alimentaires ont évité que les gens meurent de faim mais il faut désormais davantage d'aides directes." En mai 2020, le gouvernement a déployé un fonds de soutien équivalant à 1% du PIB indien, ce qui est relativement bas. Beaucoup espèrent donc voir de nouvelles aides dans le prochain budget, qui sera annoncé dans quelques jours.
Au Mali, 67% des petites filles pauvres ne vont pas à l'école
Au Mali, c'est principalement dans le domaine de l'éducation que la pandémie de Covid-19 a renforcé les inégalités, en compliquant l’accès des jeunes filles à l’école.
Selon l’Unesco, 11 millions de jeunes filles à travers le monde risquent de ne pas retourner à l’école, après la pandémie. Les plus touchées ont entre 12 et 17 ans.
Pour les petites filles maliennes, le phénomène est particulièrement important. Selon les Nations Unies toujours, 67% des petites filles pauvres ne sont pas ou ne sont plus inscrites à l’école. C’est le taux le plus important au monde.
Les inégalités d’accès à l’éducation ont toujours défavorisé les filles et c’est d’autant plus vrai en cas de crise sanitaire. "Les épidémies qui menacent la santé publique n’ont pas les mêmes répercussions sur les filles et les garçons", dit l’Unesco. "C’est aussi le cas de la Covid-19." Ainsi, au Mali, les écoles ont fermé pendant dix-sept semaines, soit près de quatre mois, au début de l’épidémie. S’il n’existe pas de statistiques officielles, les organisations internationales l’assurent : les filles sont plus nombreuses que les garçons à ne pas avoir retrouvé le chemin de l’école à la réouverture.
On peut avancer deux éléments qui expliquent cela en partie : la baisse des investissements publics dans le secteur de l’éducation mais également la précarité des ménages. En effet, les foyers les plus précaires ont vu leurs revenus affectés par la pandémie. Beaucoup n’ont plus les moyens de scolariser l’ensemble de leurs enfants. Dans ce cas de figure, ce sont généralement les filles que l’on retire les premières de l’école afin qu’elles travaillent ou qu’elles se marient. Par ailleurs, la pandémie est venue exacerber une situation déjà très fragile. Avant la crise sanitaire, entre 1 500 et 3 000 écoles selon les sources avaient déjà été fermées au Mali à cause du conflit. Selon l’Unicef, plus de 150 000 enfants maliens ont perdu le chemin de l’école, dont de nombreuses filles. Résultat, au Mali, plus de deux tiers des jeunes filles seraient déscolarisées.
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