Reportage
"Pas de canicule et un budget plus modéré" : la Bretagne profite des touristes qui fuient la chaleur

Alors qu'une vague de chaleur exceptionnelle a touché la France dès la mi-juin, la Bretagne a enregistré une hausse de 30% des réservations entre cet été et le précédent.

Article rédigé par Valentin Dunate
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Plage à Concarneau, le 10 avril 2025. Photo d'illustration. (KEVIN GUYOT / OUEST-FRANCE / MAXPPP)
Plage à Concarneau, le 10 avril 2025. Photo d'illustration. (KEVIN GUYOT / OUEST-FRANCE / MAXPPP)

Parmi les quatre départements bretons, ce sont les Côtes-d'Armor qui tirent le mieux leur épingle du jeu au niveau des locations d'été. Le site de PAP (Particuliers à particuliers) a analysé des dizaines de milliers de réservations dans une étude publiée mi-juillet, qui conclut que de plus en plus de vacanciers de dernière minute privilégient ces régions plus tempérées. "Ce qu'on observe, c'est une réaction très directe à la météo, explique Corinne Jolly, la présidente de PAP. Beaucoup attendent la dernière minute pour réserver et donc regardent les prévisions météorologiques pour choisir."

C'est ce qu'il s'est passé lors de la dernière canicule, fin juin - début juillet, avec une hausse très importante des réservations en Bretagne. "Il y a un autre argument de poids pour ces destinations, c'est leur prix, dit Corinne Jolly. Les destinations avec une météo incertaine sont beaucoup, beaucoup moins chères en été. C'est quelque part un double bon plan : pas de canicule et un budget plus modéré."

"La Bretagne ne va pas détrôner la Côte d'Azur cette année, mais on voit l'écart se resserrer petit à petit."

Corrine Jolly, présidente de PAP

à franceinfo

Dans la petite crique de Martin Plage, le ciel et la mer sont bleus, avec un petit vent frais. C'est exactement ce qu'est venue rechercher Maria : "J'adore les couleurs de l'eau. Vous avez toutes les saisons dans une journée, décrit-elle, c'est plus reposant que les grosses chaleurs. Moi qui viens de Paris, où c'était insupportable, ici je revis."

"La Bretagne et la Normandie, deux secteurs où il fait bon vivre l'été"

C'est le même argument pour Stéphane, père de famille. Logé à l'hôtel, où il paie une chambre pour quatre entre 60 et 70 euros par nuit, il est ravi : "La Bretagne et la Normandie, pour moi, ce sont les deux secteurs où il fait bon vivre l'été, estime-t-il. Les températures sont agréables, l'eau est bonne aussi, on ne se marche pas dessus avec les touristes non plus. C'est pour moi une destination de choix."

Quant aux locaux, ils constatent l'augmentation de touristes l'été avec parfois un peu d'amertume : "Il y a quelques années, c'était beaucoup plus calme", observe une femme surprise en arrivant à la plage. Une autre se plaint plus franchement : "Plus ça va, plus on a vraiment beaucoup de monde, avec des difficultés aussi pour se garer. Avant, c'étaient des plages qu'on pouvait fréquenter sans problème. On n'a plus l'impression d'être chez nous."

Cette affluence de touristes fait évidemment le bonheur des professionnels du tourisme. Ici, dans les terres, à Yffiniac, à 10 km de Saint-Brieuc, David Loquin a transformé une ancienne ferme en gîte rural. Propriétaire du "Domaine du grenier", il montre ce qu'il a fait pour aménager son ancienne maison."Au milieu du verger, on trouve une piscine couverte", ajoute-t-il. Puis il raconte comment, pendant la première quinzaine de juillet, son domaine s'est soudainement retrouvé complet après le pic de chaleur.

"De plus en plus, on a une clientèle qui vient nous voir pour la première fois en nous disant : 'On a trop chaud'."

David Loquin, propriétaire d'un gîte

à franceinfo

Quant aux prix, David Loquin avoue qu'ils ont augmenté après le Covid mais, par rapport au sud, l'heureux propriétaire l'affirme : "Un bungalow dans le sud de la France, ça coûtera toujours plus cher qu'un gîte en Bretagne, alors qu'on est quand mieux ici !"


Besoin de conseils face à la chaleur ? Le numéro vert Canicule info service "pour se protéger et protéger son entourage" est disponible au 0 800 06 66 66 (appel gratuit entre 9 heures et 19 heures). Ces conseils sont aussi disponibles sur le site du ministère.

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