Remaniement : la longue et discrète campagne d'Elisabeth Borne pour Matignon
Elisabeth Borne a donc été nommée à Matignon. Au sommet de l'État, cela fait des semaines que son nom circulait. L'ancienne ministre du Travail avait d’ailleurs, elle-même, fait discrètement campagne.
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"Pour le nouveau gouvernement, il faudra rassembler très large sans demander aux gens de se renier, mais sans compromis sur le projet" : voilà la feuille de route qu’Elisabeth Borne esquissait elle-même, début avril lors d’un échange avec quelques journalistes. La ministre du Travail rencontrait la presse, non pas dans son ministère comme à l’accoutumée, mais dans un café branché sur l'esplanade des Invalides, où il fait bon être vu(e). Et c’est ainsi, cigarette électronique à la bouche, que discrètement, avant même la réélection d’Emmanuel Macron, Elisabeth Borne a fait passer des messages sur les réformes du futur ou les ratés du premier quinquennat. Sur l’écologie par exemple, elle parlait du glyphosate comme d’un "recul qui leur a coûté cher".
"Elle y croyait depuis le mois de mars"
Officiellement, la ministre n'était bien sûr pas en campagne pour Matignon, d’autant qu’elle n’est pas perçue comme une courtisane, mais elle a fait un travail de fond. Elisabeth Borne s’entend bien avec Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Elysée. Et ils ont été un certain nombre à faire campagne pour elle depuis l’automne : des personnalités venues de la gauche comme Richard Ferrand ou Clément Beaune. "Elle y croyait depuis le mois de mars", glisse un ministre.
Mais de l’envie à la nomination, cela n’a pas été linéaire. "Elle est ce que le président veut depuis le début", explique désormais, a posteriori, un proche d’Emmanuel Macron. On sait que le chef de l’État a pu vanter, en privé, une ministre "loyale et travailleuse", mais on sait aussi qu’il avait d’autres idées. Le problème, c’est que son nom est sorti très tôt, trop tôt même. Au point qu’en coulisses il se dit que certains ont parlé d’elle pour mieux l’éliminer : ce refrain "elle coche toutes les cases" qui petit à petit, démonétise un profil.
Elisabetrh Borne est alors un peu retournée dans l’ombre : on l’a moins vue, moins entendue. On connaît la suite : les autres noms qui circulent, les pistes qui ne mènent à rien, les refus... Et dans le sprint final, c’est elle qui décroche Matignon.
Ses détracteurs sont déjà à l'œuvre
Un important ministre explique qu’elle "incarne surtout la technicité et qu’elle ne donnera pas le signal de gauche". Son manque de charisme supposé inquiète l’aile droite. "Tout le monde s’est résolu gentiment, sa neutralité a été son plus gros avantage", persifle un conseiller.
Elisabeth Borne est prévenue. Être considérée comme sérieuse et appliquée n’est pas un gage de soutien et de longévité en politique.
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