Présidentielle 2027 : le bloc central affiche son unité mais à la fin, il ne devra rester qu’un candidat

Gabriel Attal, Édouard Philippe, Gérald Darmanin, François Bayrou… Ils étaient tous côte à côte dimanche sur la scène du meeting Renaissance. Mais chacun nourrit des ambitions présidentielles.

Article rédigé par Audrey Tison
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
De gauche à droite : Hervé Marseille, président de l'UDI, Édouard Philippe, maire Horizons du Havre, Gabriel Attal, secrétaire général de Renaissance, François Bayrou, Premier ministre, Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale et Gérald Darmanin, ministre de la justice, le 6 avril 2025. (THOMAS SAMSON / AFP)
De gauche à droite : Hervé Marseille, président de l'UDI, Édouard Philippe, maire Horizons du Havre, Gabriel Attal, secrétaire général de Renaissance, François Bayrou, Premier ministre, Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale et Gérald Darmanin, ministre de la justice, le 6 avril 2025. (THOMAS SAMSON / AFP)

"Si on part divisé, on va au casse-pipe." C'est la conviction dans toutes les écuries présidentielles du bloc central. "Il y a un principe de réalité : si on a deux ou trois candidats en lice on n'atteindra pas le second tour", lance une ministre Renaissance. Analyse confirmée par un cadre de la droite : "Si on considère qu'il y a tripartition avec deux extrêmes et un bloc central, et bien, si le bloc central se fracture, on a peu de chance de voir un de nos candidats émerger". Un cadre d’Horizons confirme : "Il y a un risque très fort d'un second tour : Mélenchon contre Le Pen ou Bardella". Alors même si chacun charbonne pour son candidat pour le moment, c'est avant tout pour que ce dernier soit en mesure d'évincer les autres.

La question est comment départager les aspirants sur la ligne de départ ? Par une primaire ? Ce mot, presque personne ne veut le prononcer, en particulier ceux qui viennent de la droite, traumatisés par les primaires désignant Francois Fillon puis Valérie Pécresse. "La primaire c'est le pire moyen de désignation, c'est la mort du parti politique", lance une ancienne de la droite passée en Macronie. Elle refuse de revivre une de ces "campagne internes violentes, pendant laquelle on exagère les différences, avant de devoir retravailler ensemble". Un cadre d’Horizons ajoute : "C'est une machine à produire des échecs".

Seules quelques personnalités isolées sont en fait favorables à ce type de vote. "C'est la moins mauvaise des solutions", estime un député Renaissance, tandis qu'une ministre de droite prône une "primaire réunissant le bloc central et les Républicains". D'après elle, entre Attal, Philippe ou Retailleau, "personne ne s'impose aujourd'hui, il n'y a pas un Sarkozy. Au moins la primaire crée un moment politique, un élan", selon elle. C'est aussi la logique de David Lisnard, le maire de Cannes, qui souhaite "une grande primaire" de Gabriel Attal jusqu'à Éric Zemmour, pourquoi pas. 

Le scénario idéal : un candidat naturel

Cela pose d'ailleurs la question du périmètre de ce vote : faut-il inclure Les Républicains  au processus ? "C'est hors de question", répond un des principaux cadres du MoDem. Même tonalité dans l'aile gauche de Renaissance : "Imaginez, si Retailleau gagne, ce n'est pas possible", dit l'un. "Je ne ferai pas campagne pour lui", ajoute une autre. Alors comment imaginent-ils départager les candidats de ce bloc du centre et de la droite ? "Un candidat qui s'impose naturellement", voilà le scénario idéal.

"Les sondages et les électeurs vont faire le ménage", assure un proche d'Édouard Philippe dont le candidat est souvent donné qualifié pour le second tour. Il croit que les concurrents s'effaceront derrière le candidat le mieux placé. "L'écrémage va se faire, sans doute après les municipales", ajoute une cadre de Renaissance. Plusieurs macronistes sont convaincus que Les Républicains s'effaceront. "Après avoir goûté au gouvernement, ils ne voudront pas risquer de retomber dans l'opposition". Un cadre d’Horizons s'appuie sur l'exemple de 2017 : "François Bayrou ne s'est pas rangé derrière Macron par l'opération du Saint-Esprit. S'il y va, c'est qu'il voit les sondages. Il vaut mieux être faiseur de roi que subir".

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