Présidentielle 2027 : la précampagne d'Édouard Philippe rattrapée par l'international, au moment où ses troupes attendent d'être rassurées

Il faudra encore attendre pour connaître le projet du patron d'Horizons pour le pays. Le désengagement des États-Unis en pleine guerre en Ukraine percute le programme de son deuxième congrès interrégional prévu dimanche à Lille.

Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Edouard Philippe avait prévu dimanche de monter en puissance en annonçant un calendrier et une méthode. (GUILLAUME BONNAUD / MAXPPP)
Edouard Philippe avait prévu dimanche de monter en puissance en annonçant un calendrier et une méthode. (GUILLAUME BONNAUD / MAXPPP)

Le maire du Havre avait prévu de monter en puissance, dimanche 16 mars, pour son deuxième meeting de précampagne, que son parti appelle "congrès interrégional", prévu à Lille. Édouard Philippe voulait parler de calendrier, de méthode, comment mieux écouter les Français, concevoir la réforme, respecter les partenaires sociaux... En décalage avec la séquence entre Donald Trump, Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky qui le forcent à modifier son discours pour parler international. Son premier congrès interrégional à Bordeaux avait déjà été marqué début janvier par une autre actualité, locale, avec beaucoup d'émotion sur place : la mort subite de l'ancien maire de la ville Nicolas Florian. 

C'est donc l'international qui dominera sa prise de parole, alors que ses troupes attendent d'être rassurées sur sa détermination. Cela fait plusieurs mois que l'ancien Premier ministre s'est déclaré candidat à la présidentielle, et toujours rien, du moins pas grand-chose. "Très peu de médias, de parole forte, d'annonces ou de mesures choc", recense l'un des siens. "Ça manque de souffle", déplore un député, sans compter l'impatience des militants.

"Il pense qu'à se dévoiler trop tôt, on se fait siphonner ses idées"

Une expérience hante Édouard Philippe, celle d'Alain Juppé. L'ancien candidat à la présidentielle de 2017, favori, a dégainé son programme beaucoup trop tôt avant d'être dévitalisé pendant la campagne. D'après l'un de ses proches, "il pense qu'à se dévoiler trop tôt, on se fait siphonner ses idées, on les banalise... Dans un moment où il n'y a pas beaucoup d'idées, le risque est de les jeter dans la fosse aux lions", même si l'ancien Premier ministre rêverait, dit-il, d'"y aller à fond".

En parallèle, son parti continue de se déployer. Horizons s'autoproclame même premier parti des maires avec 1100 élus d'après un dernier décompte. Des secrétaires nationaux thématiques viennent d'être nommés pour travailler le programme en profondeur et un prochain congrès se tiendra à Marseille au printemps, avant peut-être un quatrième. "C'est comme la tournée de Michel Sardou", sourit l'un des organisateurs... Le chanteur faisait sa tournée d'adieux.

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