Présidentielle 2027 : des élus incitent les Français de tous bords politiques à bâtir ensemble un programme en 70 semaines

Le site "Le Projet France" vient d'être créé en ce mois de juin. Les responsables politiques qui ont eu cette idée estiment être arrivés au bout du système. Ils s'inspirent du mouvement des Gilets jaunes et des cahiers de doléances.

Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le palais de L'Elysée, le 23 mai 2025. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS)
Le palais de L'Elysée, le 23 mai 2025. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS)

Et si vous écriviez, le programme du prochain candidat à la présidentielle ? C’est ce que proposent, jeudi 12 juin, des élus, dont un ancien ministre. Le projet s'appelle tout simplement "Le Projet France". Lorsqu'on évoque la prochaine présidentielle de 2027, nous parlons parle beaucoup du "qui", de tous ces prétendants déclarés ou non comme Édouard Philippe, Gérald Darmanin, Gabriel Attal, Marine Le Pen ou Jordan Bardella, Jean-Luc Mélenchon, François Ruffin, Raphaël Glucksmann… La liste pourrait être encore plus longue. Mais nous oublions  le "pour quoi faire".

Même si certains candidats ou potentiels candidats se positionnent déjà sur tel ou tel sujet, orientés forcément par leur couleur politique, là, des élus, qui soutiennent ou ont soutenu Emmanuel Macron, comme l’ancien ministre au Commerce extérieur Olivier Becht, veulent inverser les choses.
Ils invitent les Français, de tous bords politiques, à venir écrire un programme, à bâtir un nouveau projet de société ensemble, en 70 semaines, à partir de maintenant, pour présenter une copie à l’automne 2026. Ce qui concrètement signifie mettre autour d'une même feuille un électeur du Rassemblement national, un autre de la France insoumise, du parti présidentiel, de la droite, mais aussi des abstentionnistes. Tout se fait en ligne, sur un site qui vient d’être créé, avec l’objectif de sortir une application, mais il faut pour cela entre 50 et 100 000 euros. Une levée de fonds est organisée.

Faire émerger un programme

Nous retrouvons un peu le principe des cahiers de doléances. Olivier Becht s’est d’ailleurs inspiré du mouvement des Gilets jaunes, frustré que rien ne se passe après le Grand Débat. "Qui veut, vient" : chacun peut écrire sa proposition, sur tous les thèmes — santé, éducation, pouvoir d’achat, sécurité — avec un vote organisé chaque semaine pour affiner et faire émerger un programme.

Utopique ou non, les fondateurs du projet estiment être arrivés au bout d’un système. "On n’a jamais dépensé autant d’argent et ça n’a jamais aussi mal fonctionné", disent-ils. Ils veulent, "recréer un rêve, celui du XXIᵉ siècle qui pourrait être le siècle du bien-être." Une vie libérée des grandes maladies, avec une alimentation saine, dans un logement salubre, de l’épanouissement au travail, où l’on emmènerait nos enfants à l’école sans peur qu’il leur arrive quelque chose. Qui serait contre ça ? Leur objectif est d’arriver à des centaines de milliers de contributions. Pour l’instant, il n’y en a qu’une cinquantaine. Mais comme de plus en plus de Français veulent être associés à la suite, ces élus se disent tout simplement : et pourquoi pas ?

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