Municipales 2026 : François Bayrou se lance dans une opération sauvetage de la réforme du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille

On pensait la réforme tombée aux oubliettes. Mais le Premier ministre en a décidé autrement et rencontre jeudi et vendredi les maires des trois premières villes de France.

Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le Premier ministre François Bayrou reçoit les maires de Paris, Lyon et Marseille, pour aborder avec eux la question de la réforme du mode de scrutin dans leurs villes. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)
Le Premier ministre François Bayrou reçoit les maires de Paris, Lyon et Marseille, pour aborder avec eux la question de la réforme du mode de scrutin dans leurs villes. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

Après une rencontre lundi 3 février avec les députés à l'origine d'un texte visant à réformer le mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille, François Bayrou reçoit leurs maires. Le Premier ministre s'est entretenu jeudi soir avec la socialiste Anne Hidalgo et recevra vendredi 7 février le Lyonnais Grégory Doucet (EELV) et le Marseillais Benoît Payan (socialiste). Le chef du gouvernement rattrape ce projet macroniste en plein vol, du moins en plein crash, puisqu'il semblait compromis il y a de ça encore quelques jours. Son objectif : examiner un texte déjà existant, des députés David Amiel et Sylvain Maillard (Ensemble pour la République) d'ici la fin mars. On sera à quasiment pile un an des municipales - dernière limite pour modifier les règles.

Aujourd'hui, on vote par arrondissement à Lyon et Paris, par secteur à Marseille, pour des élus qui désignent ensuite le ou la maire. Demain, l'idée est de permettre aux Parisiens, aux Lyonnais et aux Marseillais de voter directement pour celui ou celle qui représentera leur ville, dans une urne à part, avec une autre pour désigner les maires d'arrondissement ou de secteur et les conseillers de leur commune. Un sujet qui divise dans chaque ville, et ce, peu importe la couleur politique. La socialiste Anne Hidalgo est contre alors que son homologue marseillais, Benoît Payan est pour. Même l'insoumis Manuel Bompard n'y est pas farouchement opposé, alors que l'allié d'Emmanuel Macron Renaud Muselier l'est... C'est très contrasté.

Plus de démocratie ou "tripatouillage électoral" ?

Le principe des pro-réforme est qu'un citoyen égale une voix. Le mode de scrutin actuel est selon eux compliqué voire illisible et favorise la réélection des mêmes camps politiques. Il prive, selon eux, la commune d'alternance. À Paris par exemple, la gauche est accusée de favoriser pendant son mandat les quartiers qui lui sont favorables comme le 20e, le 19e, le 12e, en en délaissant d'autres, pour pouvoir se faire réélire. Ceux qui sont opposés à la réforme dénoncent eux "du tripatouillage électoral", une idée des macronistes pour tenter de renverser la table quelques mois seulement avant le scrutin. Et puis il y a une autre catégorie, ceux qui sont pour, mais trouvent ça précipité, et veulent comme garantie de renforcer en parallèle les pouvoirs des maires d'arrondissement, comme la droite parisienne qui sera reçue, selon les informations de franceinfo, lundi 10 février par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.

Pourquoi François Bayrou s'empare-t-il du sujet ? Après des semaines de budget, le chef du gouvernement veut faire passer des textes, s'appuyer sur le travail parlementaire - façon de ne pas prendre trop de risque, tenter d'obtenir des petites victoires sur des sujets symboliques pour se montrer en capacité d'agir.

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