Loi narcotrafic : l'insoumis Andy Kerbrat, en arrêt pour sortir de l'addiction à la drogue, vote contre plusieurs amendements

Le député LFI continue de voter, grâce à la délégation de vote, et suit la ligne de son groupe qui s'oppose à un texte "inefficace et dangereux".

Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le député LFI de la deuxième circonscription de Loire-Atlantique Andy Kerbrat a été interpellé dans le métro parisien en octobre dernier alors qu'il achetait de la drogue de synthèse. (PRESSE OC?AN-NATHALIE BOURREAU / MAXPPP)
Le député LFI de la deuxième circonscription de Loire-Atlantique Andy Kerbrat a été interpellé dans le métro parisien en octobre dernier alors qu'il achetait de la drogue de synthèse. (PRESSE OC?AN-NATHALIE BOURREAU / MAXPPP)

Le député insoumis est en ce moment en retrait de l'Assemblée nationale, en arrêt maladie, pour suivre un parcours de soins et se sortir de l'addiction à la 3 MMC, une drogue de synthèse qu'il était en train d'acheter à un mineur en octobre dernier quand la police l'a interpellé. Pourtant, le nom d'Andy Kerbrat apparaît sur la liste de votants insoumis, lors de l'examen du texte narcotrafic, notamment des votes contre plusieurs amendements - le vote final, sur l'ensemble de la proposition de loi, initialement prévu le 25 mars, a été reporté à la semaine suivante.

Mais il peut voter, puisqu'au Palais Bourbon, il existe une délégation de vote pour les députés malades. C'est très courant. Quand celle qui a sa procuration vote, Ségolène Amiot en l'occurrence, elle vote pour deux, automatiquement, pour elle et pour Andy Kerbrat, la ligne convenue par le groupe insoumis. Andy Kerbrat, contacté par franceinfo, se dit totalement aligné sur cette position et reste depuis le début de son arrêt informé "sur l'actualité politique et parlementaire". Dans un documentaire, le parlementaire assure avoir été pris dans un engrenage, avoir peur pour sa vie. Pourquoi ne vote-t-il donc pas des mesures destinées à lutter contre le trafic de drogue ?

Un texte qui d'après le député ne prend pas en compte la souffrance de l'addiction

Comme ses collègues, il estime ce texte narcotrafic "inefficace et dangereux", texte qui, selon lui, "ne prend pas en compte la réalité des consommations dans le pays et balaie d'un revers de main la politique de santé publique pour faire baisser les consommations". D'après Andy Kerbrat, "le meilleur moyen pour lutter contre le narcotrafic, c'est d'aider les personnes qui souffrent de l'addiction". Les grandes mesures du texte sont surtout répressives, visent à serrer la vis : création d'un parquet national antistupéfiants, d'un nouveau régime carcéral pour les narcotrafiquants, l'extension de la surveillance algorithmique qui permet d'analyser les échanges téléphoniques, les recherches internet pour détecter un comportement suspect. La gauche,dont LFI, est contre. 

Le fait qu'Andy Kerbrat prenne part au vote suscite peu de réactions, puisqu'il est toujours député, et que pour le savoir, il faut décortiquer les votes, amendement par amendement. Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, on ironise sur le fait que l'insoumis s'oppose à la grande partie du texte : "Les dindes ont sûrement peur quand Noël arrive".

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