Les visites liées au Covid-19, un casse-tête protocolaire pour l'exécutif
La gestion de la crise sanitaire n’en finit pas de dégrader la relation entre l’exécutif et les élus locaux. Parmi les sujets qui grippent cette relation : l’organisation des visites des ministres sur le terrain.
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Les déplacements de l'exécutif sont un élément important de la relation entre le pouvoir central, Paris et les territoires pour aller vite. Car ces visites de ministres sont souvent l’occasion d'apartés informels. Les élus locaux peuvent ainsi sensibiliser l’exécutif à tel ou tel dossier qui serait passé sous les radars. Mais ça c'était avant.
Depuis un an, l'épidémie de Covid-19 contraint l'exécutif à repenser le protocole, en limitant drastiquement par exemple le nombre d’élus dans les délégations. Conséquence : de plus en plus d'élus locaux sont tenus à l'écart. Donc mécontents. Démonstration ce jeudi 14 janvier, avec le déplacement du Premier ministre Jean Castex dans un centre de vaccination près de Metz.
Texto à Jean Castex
En amont de la visite, des élus – dont Nadine Morano, ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, aujourd’hui députée européenne - reçoivent un email de la préfecture de Meurthe-et-Moselle annonçant qu’en raison des contraintes sanitaires, seuls "deux députés et un sénateur" sont invités pour suivre Jean Castex.
"Je tenais à vous en informer en regrettant de ne pouvoir vous accueillir sur la visite", écrit le préfet. Là, le sang de Nadine Morano ne fait qu’un tour. Qui sont ces parlementaires ? Comment ont-ils été choisis ? Et pourquoi, elle, ancienne ministre, est-elle tenue à l’écart ?
L'ancienne ministre en parle avec d’autres élus Les Républicains. Qui lui disent qu’eux découvrent parfois, dans la presse, des visites du Premier ministre, voire du président. Et qu’eux non plus ne sont pas forcément invités. Ni une, ni deux, Nadine Morano se fend d’un texto acerbe à Jean Castex, pour lui demander si les élus présents sont tirés au sort.
Que dit le protocole ?
L'exécutif de son côté se défend de tout ostracisme. Suite à la colère de Nadine Morano, le Premier ministre a d'ailleurs demandé à ses services d’ajouter une séquence à l’agenda : une rencontre avec les élus, en préfecture, à Nancy, dans une salle qui permet de respecter la distance sociale.
De manière générale, la composition des délégations n'obéit pas à des règles écrites, mais plutôt à des usages. C'est le chef de cabinet et le conseiller parlementaire qui établissent la liste des invités. Le nombre dépend de la configuration des lieux. Si c’est un hôpital ou un autre espace exigu, il y a moins de monde.
La thématique du déplacement est aussi prise en compte. Si le ministre va dans un lycée, le président de région est convié, puisque les lycées relèvent de sa compétence. Mais Matignon reconnaît qu'"avec l’épidémie, établir la délégation protocolaire est encore plus ardu."
Les astuces de l'exécutif
Ce qui se fait désormais, c’est convier le député de la circonscription, mais plus ceux du département. Le maire de la localité, pas ceux des alentours. “Le député européen est rarement dans la liste, explique un conseiller, parce que depuis 2019, son mandat est national, et non plus régional.” Et puis il y a cette astuce du déjeuner ou du rendez-vous en préfecture.
Emmanuel Macron s’est plié à cet exercice à Tours le 5 janvier. Mais tous les membres de son gouvernement n’ont pas non plus le même rapport aux élus. Chez les moins politiques, on peste contre les préfets, “à qui on dit “on veut une liste limitée”, et qui souvent invitent large pour ne pas se fâcher avec des élus qui sont leurs interlocuteurs quotidiens.”
L’Elysée assume aussi de faire passer la contrainte sanitaire avant tout, et de limiter le nombre d'élus présents, y compris lors des rendez-vous à huis clos en marge des visites de terrain. C’est différent à Matignon. Jean Castex a été nommé pour consolider la relation avec les territoires.
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