Législatives 2024 : vers un scénario à la belge en cas d'absence de majorité claire ?
Jordan Bardella a prévenu qu'il n'irait à Matignon qu'avec plus de 50% de sièges à l'Assemblée nationale pour son parti. La classe politique est en proie à une grande interrogation : que va-t-il se passer si aucun camp n'a de majorité claire ? La Belgique a, par exemple, vécu 16 mois sans gouvernement à l'issue des législatives de 2019.
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Tous les camps rêvent d'atteindre le chiffre magique des 289 députés, synonyme de majorité absolue et de mains libres pour gouverner. Mais à ce stade, difficile de faire des projections fiables, puisque ce sont 577 élections différentes qui se jouent dans toute la France. La participation s'annonce plus élevée qu'aux dernières législatives, mais cela complexifie davantage l'exercice, car il pourrait y avoir de nombreuses triangulaires.
Prévisions complexifiées par les nombreuses triangulaires qui s'annoncent
Résultat : c'est le grand écart pour ceux qui s'aventurent dans les projections artisanales. Au RN, les plus optimistes tablent sur 317 circonscriptions gagnées, quand d'autres n'imaginent pas de majorité absolue. Des macronistes voient le RN sortir à 310 élus, d'autres à 220 seulement. À gauche aussi, ils sont en train de travailler sur des projections pour voir si une majorité Nouveau Front populaire pourrait se dégager. "C'est compliqué pour la gauche de gagner 140 nouveaux députés, souffle un socialiste, et c'est compliqué pour le RN d'en gagner 200 nouveaux". Après la sidération de la dissolution, la classe politique est donc en proie à une grande interrogation : que se passera-t-il si personne n'a de majorité absolue ?
Jordan Bardella cherche à mobiliser ses électeurs pour éviter ce cas de figure. N'avoir qu'une majorité relative derrière lui, c'est s'exposer à une motion de censure qui renverserait illico son gouvernement. Les macronistes ont vécu avec une majorité relative pendant deux ans, au prix d'alliances texte par texte, tantôt avec LR, tantôt avec des députés de gauche, un exercice qui serait plus compliqué pour un gouvernement d'extrême droite.
Si le Nouveau Front populaire constitue le deuxième bloc, la gauche veut croire que c'est là qu'Emmanuel Macron devra alors chercher une solution. Le chef de l'État, lui, rêve plutôt d'une coalition des raisonnables : "Une majorité alternative, explique un député sortant, avec les LR anti-RN et en fracturant le Nouveau Front populaire, pour laisser de côté les mélenchonistes". Encore que des conseillers de l'exécutif ne voient pas bien comment cette coalition pourrait atteindre 289 députés, au-delà de l'attelage potentiellement baroque qui irait de Laurent Wauquiez à Fabien Roussel, en passant par François Hollande et les macronistes.
Pas de deuxième dissolution possible
Dans les cabinets ministériels, certains en viennent à évoquer un scénario "à la belge", soit l'impossibilité de nommer un Premier ministre faute de majorité claire, avec un gouvernement actuel qui gère les affaires courantes le temps de laisser passer les JO, et de permettre à une coalition, quelle qu'elle soit, de se mettre en place. "Le Président voulait débloquer la situation, il aura peut-être un très beau blocage", peste une macroniste. En cas de majorité introuvable, Emmanuel Macron devra de toute façon s'accommoder de cette assemblée pendant un an, car la Constitution n'autorise pas à dissoudre deux fois dans la même année.
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