La retraite par capitalisation fait son chemin chez Renaissance et ses députés

Alors que les syndicats discutent de ce système en conclave, les macronistes travaillent depuis plusieurs mois pour déterminer leur position sur le sujet.

Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Stéphanie Rist est chargé de défricher le sujet de la retraite par capitalisation au sein du groupe Ensemble pour la République, ex Renaissance. (FRED DUGIT / MAXPPP)
Stéphanie Rist est chargé de défricher le sujet de la retraite par capitalisation au sein du groupe Ensemble pour la République, ex Renaissance. (FRED DUGIT / MAXPPP)

La retraite par capitalisation n'est plus un gros mot. En tout cas, plus pour des forces politiques qui n'y étaient pas réceptives il y a de ça quelques années, comme le parti présidentiel. Une partie de la droite défend depuis longtemps ce système, jugé inégalitaire par certains, qui permet d'épargner pour sa propre retraite au lieu de financer la pension des aînés. Au tour aujourd'hui de Renaissance de s'y intéresser de près, avec des groupes de travail au sein du parti et à l'Assemblée nationale, en parallèle des discussions entre syndicats.

Depuis trois mois, des députés macronistes menés par Stéphanie Rist, ex-rapporteure de la réforme des retraites, consultent des économistes pour déterminer une seule et même position au sein du groupe. Des pistes seront présentées à l'ensemble de leurs collègues à partir du 6 mai, assure une source parlementaire à franceinfo. "On est enfin mûrs pour en discuter", confie un député. Il parle même d'une prise de conscience de ses collègues face au déclin démographique qui rend, selon lui, notre système d'aujourd'hui, par répartition, intenable, à moins de repousser l'âge légal.

Reste à définir les contours de cette capitalisation qui pourrait venir en complément du système par répartition. Comment assurer la transition entre les deux systèmes sans sacrifier des générations ? À partir de quelle tranche d'âge ? Les macronistes ne veulent pas couper l'herbe sous le pied du conclave, faire de grandes annonces avant les syndicats. Ils veulent surtout être prêts, en cas d'accord, pour accompagner un éventuel texte qui arriverait dans la foulée au Parlement, mais aussi, pour préparer la campagne présidentielle de 2027. C'est le travail du parti Renaissance en parallèle, qui pourrait atterrir le mois prochain. Ses cadres réfléchissent même à l'appeler autrement. "Capitalisation fait peur aux gens, pourquoi pas "retraite par investissement", propose un cadre du parti. Travailler maintenant pour en faire un élément fort du programme du futur candidat et lui fournir "un dispositif clé en main".

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