L'Élysée garde un œil sur un courant libertarien pro Javier Milei qui s'étend sur les réseaux sociaux

Selon les informations de franceinfo, des notes sont commandées à des experts des réseaux sociaux pour surveiller plusieurs comptes libertariens qui deviennent influents.

Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'Elysée a commandé des notes pour suivre le mouvement libertarien qui s'étend sur les réseaux sociaux (photo d'illustration). (LE PARISIEN / ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)
L'Elysée a commandé des notes pour suivre le mouvement libertarien qui s'étend sur les réseaux sociaux (photo d'illustration). (LE PARISIEN / ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

Les thèses libertariennes pénètrent progressivement dans l'opinion en France, à l'extérieur d'un microcosme. Un phénomène qui selon les informations de franceinfo, jeudi 20 février, inquiète l'Élysée. Le courant libertarien, dans sa forme extrême, celle du président argentin d'extrême droite Javier Milei, consiste à vouloir couper dans les dépenses de l'État, voire l'anéantir, cultiver une haine des services publics. L'Argentin cherche par exemple à supprimer 60% des organismes publics. Un courant ultralibéral qui promeut également une totale liberté d'expression, le "free speech" à la Donald Trump, consistant à pouvoir tout dire, même tenir des propos racistes.

Des notes sont donc commandées à plusieurs sociétés spécialisées, des experts qui décryptent, passent au crible les réseaux sociaux pour mieux comprendre l'opinion. Ce qui préoccupe au sommet de l'État n'est pas tant l'idéologie en elle-même, puisque chacun peut adhérer au projet qu'il souhaite, mais de la voir se diffuser dans des cercles plus étendus. D'autant qu'elle peut déboucher sur des contestations. De plus en plus d'intellectuels ou de leaders d'opinion, de droite, comme des journalistes, qui sont identifiés comme crédibles, partagent sur X les publications de certains comptes - souvent teintés de racisme, qui critiquent le système, estiment qu'on paie trop d'impôts, suivis parfois par des dizaines de milliers d'abonnés.

Des politiques défendent ces thèses

Depuis l'élection de Donald Trump aux États-Unis, le contexte international inquiète au plus haut niveau. Emmanuel Macron accuse Elon Musk, le patron de X et proche du président américain, de mener une "internationale réactionnaire" en Europe, de tenter de déstabiliser nos démocraties avec ses idées, ses contacts, son influence virtuelle, et ce mouvement libertarien peut devenir une porte d'entrée supplémentaire.

En parallèle, des politiques défendent ouvertement les thèses du président argentin comme Éric Ciotti, nouvel allié de Marine Le Pen, à l'extrême droite. Le patron de l'Union des droites pour la République reprend même son concept de couper dans les dépenses publiques à "la tronçonneuse". Une caisse de résonance pour ces arguments qui peuvent donc renforcer ce mouvement sur les réseaux sociaux.

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