Info franceinfo
L'administration Trump ordonne la fin des échanges scientifiques avec l'Ifremer

Selon les informations de franceinfo, la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) n'échange plus depuis un mois avec son homologue français, l'Ifremer, sur ordre de l'administration Trump.

Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le président américain Donald Trump s'exprime après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche le 6 mars 2025 à Washington, DC. (photo d'illustration). (ALEX WONG / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)
Le président américain Donald Trump s'exprime après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche le 6 mars 2025 à Washington, DC. (photo d'illustration). (ALEX WONG / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Deux ministères sont très préoccupés, celui de la Recherche, et celui de la Transition écologique. La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), l'agence nationale pour l'océan et l'atmosphère des États-Unis, a, selon les informations de franceinfo mercredi 12 mars, l'interdiction depuis un mois d'échanger avec l'Ifremer, notre institut de recherche en France pour l'exploitation de la mer. Les scientifiques du côté américain ne peuvent plus participer ou organiser de réunion avec leurs homologues étrangers, dont la France, sur ordre de l'administration Trump. 

Cette situation provoque de l'inquiétude et même de l'abattement chez des sources de l'Ifremer avec qui franceinfo a pu échanger. Elles continuent d'envoyer des textos à leurs camarades américains, des appels, discrètement, mais ne savent pas s'ils seront toujours là dans quelques jours ou quelques semaines : l'agence américaine licencie en masse. Les deux organismes coopèrent depuis 55 ans, des liens très forts existent des deux côtés de l'Atlantique.

Des conséquences sur les prévisions météo

Les conséquences sont considérables. À en croire les scientifiques, la France est en train de perdre un immense allié pour les recherches en Atlantique Nord, dans de très nombreux programmes internationaux. La NOAA porte une grande partie de la recherche en mer, et ses chercheurs sont particulièrement reconnus pour la qualité et la rigueur de leur travail. Un programme en particulier, le programme Argo, risque d'en pâtir : des milliers de bouées captent aujourd'hui la température et la salinité des océans. Si demain, tout est définitivement coupé avec les États-Unis, nous ne serons tout simplement plus en mesure de connaître l'état de l'océan en temps réel. Cette situation aura des conséquences sur les prévisions météo, l'étude des phénomènes extrêmes et du dérèglement climatique jusque chez nous.

Face à cela, l'Ifremer est en train de s'organiser pour tenter de récupérer des scientifiques américains. "On établit des listes, des thèmes sur lesquels on pourrait recruter du monde", souffle une source à franceinfo. C'est ce que demande le ministère de la Recherche, qui lui a commandé une note pour savoir comment soutenir ces organismes indispensables à la recherche.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.