Fin de vie : l'idée d'un référendum a du plomb dans l'aile
Envisagée par Emmanuel Macron début septembre, l'idée d'un référendum sur l'aide active à la fin de vie n'est plus à l'ordre du jour à l'Elysée. Le brief politique de Benjamin Sportouch.
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Emmanuel Macron avait évoqué la possibilité d’un référendum sur la fin de vie devant l’association de la presse présidentielle : c'était le 12 septembre dernier. Pourtant, un mois et demi plus tard, l'idée a du plomb dans l’aile. D'ailleurs le chef de l'Etat ne s’en est pas caché devant quelques journalistes au retour de son déplacement au Vatican la semaine dernière. Parmi ses explications : le sujet, l’aide active à mourir, n’entre pas dans le champ des référendums prévus par notre Constitution.
Mais, dans les faits, ce n’est pas la seule raison à ce qui ressemble à un rétropédalage qui pourrait être définitif. Emmanuel Macron n’ignorait pas que l’annonce d’un débat sur ce sujet hyper sensible déclencherait la réaction hostile et attendue des grandes religions monothéistes. Mais c’est une chose de l’anticiper, c’en est une autre de s’y confronter réellement, quand, par exemple, le pape déclare devant des élus français il y a une dizaine de jours qu’on ne peut pas "demander aux soignants de tuer leurs patients". "Une ligne rouge" à ne pas franchir, ajoute même le président de la conférence des Évêques de France, dimanche en Une du Parisien / Aujourd'hui en France. La condamnation est sans équivoque.
Une majorité pour le "oui", mais...
Reste que, pourtant, l'opinion, elle, est toujours majoritairement favorable. Dans les sondages, en tout cas, le changement de législation s'impose à une écrasante majorité. Et au sein du gouvernement, tous ceux que franceinfo a pu interroger en sont convaincus : le "oui" l’emporterait. Le risque est donc très faible, mais c’est un "oui" qui laisserait des traces et des séquelles possiblement indélébiles. Selon un ministre, si le oui est massif aujourd’hui, il ne le serait pas forcément dans les urnes, après des semaines d’âpre campagne. Sans compter la part de "vote sanction" qu’un référendum, quel qu’il soit, porte toujours en lui contre le pouvoir en place.
Et puis, ajoute le même ténor du gouvernement, "ce serait difficile d’en faire une victoire sociétale" au même titre, par exemple, que le "mariage pour tous". Ici, selon lui, on touche davantage à l’intime et que le clivage est tel que les opposants se sentiraient profondément blessés. Difficile, alors, de mettre cette réforme à l’actif du président, et c’est donc au Parlement que reviendra la tâche de légiférer. "Et c’est tant mieux", confie un autre ministre, certes très favorable à l’aide active à mourir mais pas fan du référendum. Enfin, du côté de l’Elysée, on glisse que le référendum reste sur la table, mais avec le souci d’abord de laisser vivre la convention citoyenne sur le sujet, qui doit démarrer en décembre.
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