En pleins débats budgétaires, le Medef tente de faire basculer le vote des députés
Le gouvernement prévoit de couper dans les exonérations de cotisations patronales pour récupérer cinq milliards d'euros. Pour convaincre les députés de rejeter la mesure, l'organisation patronale déploie, selon les informations de franceinfo, un dispositif en circonscription.
Le voyant clignote rouge chez les patrons. La volonté du gouvernement de réduire les exonérations de charges patronales dans le budget de la Sécurité sociale 2025, pour cinq milliards d'euros de recettes, examiné depuis lundi 28 octobre dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale après avoir été rejeté en commission la semaine précédente, inquiète le Medef. Il s'agit pour l'organisation de patrons d'"une lourde menace pour l'emploi et la performance économique des entreprises". D'où ce dispositif qu'elle déploie sur le terrain pour convaincre des députés de rejeter la mesure.
Des représentants du Medef en région, des chefs d'entreprise très souvent, prennent contact avec les parlementaires en circonscription - il y a 119 relais dans tout le pays. "C'est un travail de fourmi", assure à franceinfo une source. "On fait de l'individuel pour leur expliquer la vie", ironise un pilier de l'organisation. Comprenez : leur expliquer les conséquences de la fin ou de la réduction de ces exonérations dans les différents bassins d'emploi.
Se rapprocher même du RN et de LFI
L'idée est de ratisser large, à en croire l'une de ces sources - déboussolée de ne plus savoir avec qui "dealer" dans cette nouvelle conjoncture politique : "Jusqu'ici, on ne courait pas après les députés du Rassemblement national ou de La France insoumise, mais maintenant, on le fait". Preuve en est : ce SMS que franceinfo pu consulter, assez insistant, envoyé par un représentant du Medef à un insoumis pour le rencontrer dans sa circonscription.
Ce lobbying, à gauche, ne fonctionne pas. Même LFI est alignée avec le gouvernement qui veut réduire ces exonérations. Façon aussi pour eux d'aider les bas salaires puisque l'employeur ne paie aujourd'hui que très peu de cotisations dessus, ce qui n'incite pas à les augmenter. En revanche, les autres partis sont bien plus réceptifs, en témoigne ce qui s'est passé en commission. Ceux qui ont rejeté la mesure du gouvernement sur les exonérations - c'est l'article 6 du texte - ne sont autre que ses alliés, la droite républicaine, les macronistes... Soutenus par le Rassemblement national - le RN, en pleine conquête de ce monde patronal.
Reste un deuxième round : l'examen de cette mesure dans l'hémicycle, normalement à partir de mercredi. Au Medef, on espère que son rejet en commission il y a quelques jours "fasse bouger les lignes", "on suit la situation heure par heure". Mais même si l'article venait à être de nouveau supprimé, le gouvernement pourra le réintroduire par 49.3. À voir s'il désavouera ses troupes ou pas.
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