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Élections européennes : la ministre chargée des Entreprises veut dissuader les petits patrons de voter RN

Le brief politique Aurélie Herbemont Le samedi à 7h46, 11h48, 13h15, 15h15

Alors que Jordan Bardella caracole en tête des sondages pour les élections européennes du 9 juin, la ministre chargée des Entreprises du Tourisme et de la Consommation, Olivia Grégoire, passe à l'offensive pour tenter d'empêcher les petits patrons de glisser un bulletin RN dans les urnes.

Aurélie Herbemont

Radio France

Publié le 30/05/2024 08:49 Mis à jour le 30/05/2024 09:30

Temps de lecture : 2min

Olivia Grégoire, la ministre déléguée aux Entreprises, lors d'une réunion de campagne en vue des élections européennes, à Boulogne-Billancourt, le 28 mai 2024. (SERGE TENANI / HANS LUCAS / AFP)

La période de réserve, précédant les élections européennes, qui s'impose au gouvernement depuis lundi 27 mai, n'empêche pas les ministres de faire campagne avec leur casquette de militants. Comme la ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, Olivia Grégoire, qui veut essayer de dissuader des petits patrons, tentés par le bulletin RN, de voter Jordan Bardella le 9 juin. Depuis des mois, Olivia Grégoire épluche le programme, les interventions médiatiques et les votes du Rassemblement national, le tout compilé dans un document de cinq pages baptisé "Livret contre l'imposture économique du RN". Ce livret a servi de base à un tract pour la campagne de Valérie Hayer à destination spécifique des commerçants, artisans et petites entreprises.

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Olivia Grégoire ne prend pas de gants dans son livret et liste les raisons pour lesquelles "le vote RN est néfaste pour votre entreprise". Pêle-mêle, elle pointe que le RN dit vouloir "redonner le goût du travail", alors qu'il a voté contre le conditionnement du RSA à 15 heures d'activité, s'oppose à la réforme de l'assurance-chômage et à la régularisation des sans-papiers qui travaillent dans les secteurs en tension. Elle souligne qu'à Paris le RN "dénonce la concurrence des travailleurs européens, moins chers que les Français", alors qu'à Bruxelles, "il s'abstient sur le salaire minimum européen". La ministre reproche encore à Jordan Bardella de vouloir "contrôler les marges des entreprises" et de brandir l'argument massue : "LFI et RN, même vote, même combat".

La ministre organise des débats, distribue des tracts...

Les macronistes sont globalement inquiets de voir la progression du RN dans tous les segments de la population et ne sous-estiment pas l'opération de séduction entamée ces derniers mois par Jordan Bardella auprès des petits patrons, qui sont tiraillés entre les opportunités commerciales que représente l'Europe et le ras-le-bol face aux normes. Olivia Grégoire a donc organisé jeudi 23 mai un débat avec une centaine d'entrepreneurs, qui l'ont beaucoup challengée sur les factures d'énergie, la concurrence chinoise et les normes. La ministre compte renouveler l'expérience la semaine prochaine, et aussi aller distribuer des tracts à des commerçants. "On est en train de perdre le monde du travail, s'alarme un de ses collègues du gouvernement, car ceux qui bossent ont l'impression de se faire tondre la laine sur le dos".