Dans l'ombre depuis des mois voire des années, d'anciens Premiers ministres veulent revenir dans l'arène politique

Dominique de Villepin, Bernard Cazeneuve, Michel Barnier, Jean Castex... Tous ont connu Matignon et continuent de cultiver leurs réseaux en attendant d'éventuelles opportunités.

Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Dominique de Villepin, Bernard Cazeneuve et Michel Barnier (Nicolas Cleuet et Julien Mattia /Le Pictorium/Maxppp - Gilles Bader/PHOTOPQR/LA PROVENCE/MAXPPP)
Dominique de Villepin, Bernard Cazeneuve et Michel Barnier (Nicolas Cleuet et Julien Mattia /Le Pictorium/Maxppp - Gilles Bader/PHOTOPQR/LA PROVENCE/MAXPPP)

Incontournables dans les années 2000, de toutes les crises sous François Hollande ou Emmanuel Macron, d'anciens Premiers ministres continuent de garder un pied ou deux dans le jeu politique, en coulisses. Il y a ceux que vous apercevez encore sur les plateaux, dans les journaux, comme le socialiste Lionel Jospin ou l'ex-figure de l'UMP Jean-Pierre Raffarin qui se contentent de donner leur vision sur l'actualité politique, internationale, et de distribuer les bons et les mauvais points comme de vieux sages.

Dominique de Villepin en fait partie. Depuis sa popularité retrouvée avec sa position très propalestinienne en plein conflit entre Israël et Gaza, cet ancien proche de Jacques Chirac a décidé de lancer un site pour ceux qui veulent suivre ses actualités. Il est difficile pour autant de connaître son agenda et ses réelles intentions, certains le disent assez isolé.

Jean Castex et Michel Barnier prêts à se rendre utiles

D'autres restent encore très actifs en coulisses. C'est le cas de Jean Castex, le Premier ministre préféré d'Emmanuel Macron. Il est aujourd'hui patron de la RATP, mais ne reste jamais bien loin des sphères de pouvoir. Il a réuni jeudi soir, lors d'un dîner, une cinquantaine de membres de son ancien cabinet. "Je suis très heureux là où je suis", a-t-il lancé à l'assemblée, selon un participant à franceinfo. On nous assure qu'il n'a pas d'agenda caché, pas d'ambition présidentielle, mais "s'il était appelé en cas de recours, il ne se défilerait pas", assure un de ses proches.

D'autres encore y pensent plus sérieusement. L'un d'eux vient de regoûter à la vie politique et ne veut plus la lâcher : Michel Barnier. Très vite après son mandat éphémère, il a fait savoir qu'il voulait continuer d'être utile. Il est présent sur plusieurs fronts : dans le dossier des Jeux d'hiver de 2030 et dans la course à la présidence des LR - il soutient Bruno Retailleau. Il entretient son réseau, comme lors de ce déjeuner avec ses anciens ministres il y a une dizaine de jours.

Bernard Cazeneuve va sortir "une ébauche de programme"

Enfin il y a ceux qui ne cachent même plus leurs ambitions, comme Bernard Cazeneuve. Le socialiste sort un livre la semaine prochaine, "une ébauche de programme", assume son entourage. Parallèlement, il poursuit son tour de France qui ressemble à un tour des élus locaux. Mais un poids lourd du PS tacle : "Cazeneuve ne veut pas devenir président mais maintenir un statut social de recours permanent, il veut rester celui qu'on regrette. C'est de l'ego, rien de plus".

Être ancien Premier ministre peut être un tremplin, en cas de recours. Le proche de l'un d'entre eux pense qu'un ancien chef du gouvernement "gagne plus de popularité quand il part que quand il est à Matignon. Les gens savent qui tu es, même s'ils ne t'ont pas vu à la télé depuis deux ans". Mais c'est déjà l'embouteillage du côté des candidats potentiels pour la présidentielle de 2027. Gabriel Attal et Édouard Philippe ont aussi coché la case Matignon.

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