Comment François Ruffin trace sa route vers la présidentielle de 2027

Le député de la Somme est candidat à une future primaire de la gauche. Il s'est déclaré mercredi matin.

Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le député de la Somme, François Ruffin, le 13 mai 2025 à l'Assemblée nationale. (LUDOVIC MARIN / AFP)
Le député de la Somme, François Ruffin, le 13 mai 2025 à l'Assemblée nationale. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Après des mois d'hésitation, à tremper le doigt dans l'eau, c'est l'heure pour François Ruffin du grand plongeon : "Il nous faut une primaire et je la remporterai", annonce mercredi 21 mai le député de la Somme dans Libération. Tout est à inventer puisque rien n'est organisé pour l'instant, mais il a bien avancé.

François Ruffin imagine de fait très précisément cette primaire, proposant une élection à deux tours, comme pour la présidentielle, pour départager les candidats de gauche. Cette primaire serait organisée par les partis, avec de vraies urnes physiques dans tout le pays. Pour pouvoir se déclarer candidat, dans la foulée des municipales, en avril, il faudra 100 000 parrainages citoyens, 250 signatures de maires, et dix idées "en guise de profession de foi", avant le vote prévu à l'automne 2026.

"Une primaire de ligue des champions"

François Ruffin promet "une primaire de ligue des champions" qui "traversera la France comme une fête en fanfare". Il a apparemment eu un déclic après une période de blues postdissolution, son exclusion par les partis lors de la création du Nouveau Front populaire, sa rupture brutale avec LFI, des occasions manquées... "Son tour de France lui a fait beaucoup de bien", assure l'un de ses proches. Pour la sortie de son film Au boulot, "il a franchi une étape psychologique, il est prêt, il en a envie", ce qui s'est ressenti lors d'un premier meeting au début du mois dernier. Jamais le fondateur du journal Fakir ne s'est autant avancé.

Depuis des mois, son entourage se structure, avec plusieurs dîners de parlementaires ces derniers temps, une trentaine de députés de sénateurs de gauche, autour de lui, pilotés par Sophie Taillé-Polian du parti Générations. François Ruffin s'entoure de hauts fonctionnaires, de diplomates, d'économistes... Lui qui a du mal avec le collectif est passé "du 'je' au 'nous'", m'assure l'un de ses amis.

Mais il faut un parti quand on veut se lancer dans une campagne et il n'a plus LFI derrière lui. Il faut des bras, structurer les forces militantes dans le pays, offrir une maison aussi à ceux qui veulent le rejoindre, et puis surtout des fonds, de l'argent et un parti assez solide pour gérer tout ça. Selon nos informations, son micro parti, régional, "Picardie debout" va donc prendre, d'ici la fin du mois prochain, une dimension nationale avec un nouveau nom qui reste pour l'instant secret.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.