Gabriel Attal veut remobiliser les militants Renaissance avec une campagne de tractage au message "plus offensif"

Le nouveau secrétaire général du parti présente son plan de bataille mercredi. Une campagne de remobilisation qui s'appuie sur son image, dans des tracts distribués durant le week-end du 1er et 2 février.

Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Gabriel Attal à l'Assemblée nationale le 16 décembre 2024. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
Gabriel Attal à l'Assemblée nationale le 16 décembre 2024. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Renaissance mise sur une campagne personnifiée, autour de Gabriel Attal, et des tracts qui tranchent avec son style habituel pour remobiliser les militants. Sur l'un des trois visuels, que franceinfo s'est procuré, présenté mercredi 29 janvier au matin en bureau exécutif par Gabriel Attal avant d'être envoyé en régions, on y voit la figure du nouveau secrétaire général du parti, qui sépare derrière lui en noir et blanc Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Quelques mots seulement : "Non au désordre, ni LFI ni RN, le sursaut maintenant". L'ancien Premier ministre ne liait pourtant pas les deux partis lors de son appel à voter contre l'extrême droite après le premier tour des législatives anticipées.

Le tract présenté en bureau exécutif du parti Renaissance, mercredi 29 janvier 2025. (DOCUMENT FRANCEINFO)
Le tract présenté en bureau exécutif du parti Renaissance, mercredi 29 janvier 2025. (DOCUMENT FRANCEINFO)

La typo, la couleur, la mise en forme tranchent avec les codes du parti présidentiel, habituellement plus neutres et sobres pour plaire au plus grand nombre. On s'approche presque du style "Marvel", bande-dessinée, qu'utilise d'ailleurs La France insoumise. "On veut être plus offensif, plus politique dans notre mobilisation", explique-t-on dans l'entourage de Gabriel Attal. Deux autres visuels évoquent le pouvoir d'achat et l'autorité, avec la formule qui a marqué son mandat à Matignon : "Tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies l'autorité, on t'apprend à la respecter".

Façon de marquer les esprits, pour tenter d'embarquer, de "relancer la machine militante" insiste son équipe. Machine totalement grippée, avec moins de 10 000 adhérents. Pour eux, cela passe par mettre au centre celui qui a été le plus jeune Premier ministre de la Ve République, adepte de TikTok, d'Instagram et de BeReal. Vingt opérations de tractage sont prévues durant le week-end du 1er et 2 février, et il pourrait se greffer à l'une d'entre elles.

Renaissance présenté comme "un parti responsable"

Sur ce tract, "la censure" et "le désordre à l'Assemblée" de LFI et du RN sont opposés à "la main tendue" de Renaissance à la recherche "du compromis". Quand on a le sous-texte on comprend pourquoi Renaissance insiste là-dessus. Gabriel Attal a payé cher son comportement avec Michel Barnier, accusé d'avoir participé à sa chute. Il a perdu des points dans les sondages, ce qui l'a poussé à une diète médiatique. Très brève, puisqu'il reparle déjà mercredi 29 janvier au soir sur France 2.

En parallèle de la refondation de Renaissance, des cadres du parti poussent pour changer de nom. Chez Gabriel Attal, on nous dit que ce n'est pas le moment, mais pour plusieurs élus, ce nom n'a pas de sens, personne ne l'aurait accepté. Il y a même une nostalgie d'En Marche, le tout premier. Les militants s'appellent encore les "marcheurs", mais la marque est trop liée à Emmanuel Macron. En froid avec son ancien Premier ministre, le président est d'ailleurs totalement absent des nouveaux tracts de Renaissance.

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