Mort de Jacques Delors : cet architecte de la construction européenne laisse la monnaie unique en héritage
Jacques Delors décédé mercredi à l'âge de 98 ans restera comme l’un des bâtisseurs de l'euro et du marché unique.
/2024/03/04/fanny-guinochet-65e60267ebb86457775765.png)
/2023/12/28/jacquesdelors-658d314a5ad4a592679489.jpg)
Celui qui fut président de la Commission européenne pendant plus de 10 ans entre 1985 et 95 est "le père de l’euro". On a oublié combien cela a été difficile à l’époque de convaincre chaque nation d’abandonner sa monnaie, c’était vécu comme une perte de souveraineté par les États. Avoir la même monnaie partout dans l’union, encore aujourd’hui, c’est une petite révolution, et un élément de stabilité financière. Depuis le traité de Rome en 1957, c’est aussi sans doute la réalisation européenne la plus concrète pour les citoyens.
Très tôt, Jacques Delors, qui est décédé mercredi 27 janvier à l'âge de 98 ans, défend l’idée d’un marché unique, ce sera son projet, sa grande œuvre. Déjà en tant que ministre de l’Économie et des finances de François Mitterrand entre 1981 et 1984, Jacques Delors prône une Europe monétaire forte, marchande et commerciale, compétitive. C’est sous sa présidence à la Commission, à Bruxelles, qu’en 1985, l’Europe de Schengen se met en place, avec la suppression des douanes. Il est aussi à l’origine de ce que l’on appelle "le paquet Delors". Un ensemble de mesures qui tracent les contours économiques de l’Europe avec une sorte de plan Marshall pour les régions les plus défavorisées, mais aussi et surtout la libre circulation des capitaux et des marchandises.
En janvier 1993, le marché unique dont il aura été un des architectes les plus acharnés devient réalité. Ce marché compte aujourd’hui plus de 450 millions de consommateurs et reste encore un véritable atout de l’Europe pour attirer les entreprises mais aussi les investissements.
Social-démocrate favorable au resserrement des finances publiques
Dans l’hexagone, Jacques Delors est un des artisans de la rigueur. Il est favorable au resserrement des dépenses publiques, à l'augmentation des cotisations de la sécurité sociale, à la modération des prix et des salaires. Dans ces années 80 difficiles, ce socialiste fait de la lutte contre l’inflation sa priorité. Celui qui se définit comme un "social-démocrate" se bat pour baisser le chômage, réduire le déficit commercial et préserver l’équilibre monétaire de la France. C’est ce sérieux, cette rigueur budgétaire, ce réalisme diront certains qui lui feront, entre autres, rater Matignon. En 1984, alors que Jacques Delors est en bonne place pour devenir Premier ministre, il s’entend dire par François Mitterrand à l’Élysée : "Vous auriez été un bon choix pour Matignon mais vous n’êtes pas assez à gauche". Le président lui préfère alors Laurent Fabius.
À regarder
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
-
Le fléau des courses-poursuites à Los Angeles
-
Se soigner risque-t-il de coûter plus cher ?
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter