Le milliardaire Richard Branson veut investir dans le transport ferroviaire transmanche

Après sa compagnie aérienne Virgin Atlantic, le milliardaire britannique Richard Branson, s’attaque au trafic ferroviaire transmanche et il entend concurrencer l’actuel Eurostar.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Train arrivant au tunnel sous la Manche à Coquelles, dans le nord de la France, le 6 mai 2024. Photo d'illustration. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)
Train arrivant au tunnel sous la Manche à Coquelles, dans le nord de la France, le 6 mai 2024. Photo d'illustration. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)

Depuis que le tunnel sous la Manche a été inauguré il y a 30 ans, c'est Eurostar, l’opérateur historique, qui relie la gare du Nord, à Paris, à celle de Londres, Saint Pancras, en 2h20 (quand tout va bien). Mais voilà que le fondateur de Virgin Group, le célèbre milliardaire britannique Richard Branson, veut s'attaquer à ce monopole en créant sa propre compagnie, qui reliera Londres à Paris et Bruxelles, puis, à terme, Amsterdam. Ce service de navettes à haute fréquence, premier concurrent d’Eurostar, pourrait être lancé en 2029.

Pour mener à bien son projet, Richard Branson souhaite lever 835 millions d’euros : 360 millions en actions émises à la Bourse, et près de 480 millions par endettement. Le groupe a les reins suffisamment solides pour convaincre banques et marchés de le suivre dans cette nouvelle aventure. À ce stade, conscient de l’ampleur du projet, Virgin ne s’engage pas encore à lancer le service en tant que tel, mais il essaie de convaincre les investisseurs potentiels.

D’autres concurrents sur qui compter

Virgin n’est pas le seul à avoir un projet en ce sens. Il y a un autre candidat : la société espagnole Evolyn, dont l'objectif est de lancer un service ferroviaire transmanche entre 2026 et 2030. En réalité, les deux compagnies (Virgin et Evolyn) répondent, non-pas à un appel d’offres officiel, mais à un appel du pied de Getlink, anciennement Eurotunnel, l’opérateur historique, qui gère le tunnel sous la Manche. Pour faciliter l’ouverture à la concurrence, Getlink a déjà simplifié les règles d’attribution des marchés. Il offre même une cinquantaine de millions d’euros de subventions.

Un jour ou l’autre, il y aura un concurrent à l’actuel Eurostar, seul opérateur à assurer aujourd’hui le transport de voyageurs entre la France et l’Angleterre, via le lien fixe transmanche. Tout comme l’espagnol Evolyn, Virgin invoque la concurrence nécessaire dans les trains à grande vitesse pour répondre à la demande croissante du transport ferroviaire décarboné en Europe. Ce qui fut dans les années 80 la réalisation du plus grand projet du siècle, lancé par François Mitterrand et la Première ministre britannique Margaret Thatcher, doit à son tour s’ouvrir aux règles du marché.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.