L'armateur marseillais CMA CGM investit le train et le Royaume-Uni

Après la mer, la terre… Le géant français du transport maritime de marchandises CMA-CGM continue de tisser sa toile à l’étranger. Après une opération massive aux États-Unis en mars, il rachète le premier opérateur de fret ferroviaire britannique.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Chargement du CMA CGM Marlin au port de Felixstowe, Suffolk. Royaume-Uni, le 18 août 2025. (MARK FAIRHURST / AVALON / MAXPPP)
Chargement du CMA CGM Marlin au port de Felixstowe, Suffolk. Royaume-Uni, le 18 août 2025. (MARK FAIRHURST / AVALON / MAXPPP)

L'armateur basé à Marseille est aussi un géant mondial de la logistique et rachète tout ce qu'il peut à tour de bras pour renforcer son empire mondial.

On se souvient qu'en mars 2025, le patron de CMA CGM, Rodolphe Saadé, avait été montré du doigt pour avoir annoncé depuis le bureau de Donald Trump, à la Maison Blanche, un investissement de plus de 20 milliards de dollars sur quatre ans dans les infrastructures portuaires aux États-Unis. Le groupe français réalise le quart de son chiffre d'affaires outre-Atlantique. Cette fois, l'investissement reste en Europe, mais est tout aussi stratégique.

Connecter la mer, le rail et la route

Il s'agit de Freightliner UK Intermodal Logistics, un opérateur majeur du fret ferroviaire avec une flotte de près de 80 locomotives, dont une partie électrique, et plus de 2 000 wagons. C'est une acquisition majeure pour le français CMA CGM – troisième transporteur maritime mondial avec 650 navires, annoncée lundi 22 septembre. L'opération lui permet non seulement de se développer sur le sol britannique, mais surtout de connecter la mer, le rail et la route. Une toile d'araignée qui consolide le groupe dans le transport intermodal, c'est-à-dire  la combinaison de moyens de transport complémentaires sans rupture de charge.

Ni CMA CGM, ni Freightliner n'ont communiqué sur le montant de l'opération. En revanche, on connaît la valeur du groupe britannique. La partie rachetée par l'armateur marseillais réalise un chiffre d'affaires d'un peu plus de 340 millions d'euros. Si tout se déroule comme prévu, la transaction doit être finalisée au début de l'année 2026.

Contrecarrer une période de difficultés

Peut-on parler d'une opération logique dans le contexte commercial mondial de plus en plus compliqué avec les taxes douanières américaines ? Oui, sans doute. CMA CGM a vu son chiffre d'affaires reculer de 21% au deuxième trimestre. Mais, c'est dans ce genre de période qu'il faut savoir investir pour contourner les difficultés et renforcer son business. Avec le rachat de Freightleiner, le français va pouvoir mieux irriguer le marché britannique et optimiser la trentaine de liaisons maritimes qu'il assure déjà depuis les ports du pays vers le reste de la planète.

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