Budget 2025 : Ryanair menace de réduire son trafic depuis les aéroports français en cas d'augmentation de la taxe sur les billets d’avion

Le patron de la compagnie low cost irlandaise estime que "la France est à contre-courant". L'état lui espère, avec cette mesure présente dans le budget adopé mercredi, récupérer entre 800 et 850 millions d'euros chaque année.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La compagnie Ryanair dessert 200 destinations dans plus de 30 pays à travers le monde.(le 8 novembre 2024). (HARALD DOSTAL / APA-PICTUREDESK)
La compagnie Ryanair dessert 200 destinations dans plus de 30 pays à travers le monde.(le 8 novembre 2024). (HARALD DOSTAL / APA-PICTUREDESK)

Ce n’est pas la première fois que la compagnie à bas prix monte ainsi au créneau, mais les propos du patron, Michael O’Leary, sont de plus en plus fermes. "La France est déjà un pays à forte fiscalité et si elle augmente encore des taxes déjà élevées, nous réduirons probablement notre capacité" au départ et à destination des aéroports français, dit-il, mercredi 5 février, lors d'une conférence de presse à Lisbonne, précisant, qu’à ses yeux, "la France est à contre-courant" alors que d’autres pays en Europe réduisent les taxes sur l’aviation. Ce qui est vrai, exception faite notamment de l’Allemagne, du Royaume-Uni et des Pays-Bas où la taxe reste plus élevée qu’en France de quelques dizaines ou centaines d'euros en fonction des cas.

Le budget de l’État – adopté mercredi 5 février à l’Assemblée nationale grâce au rejet des motions de censures – prévoit l’augmentation de la taxe sur les billets d’avion de 2 euros 63 centimes à 7 euros 30 centimes pour un billet en classe économique (de la France vers un pays européen ou d’un pays européen vers la France), jusqu’à 40 euros de taxe sur les destinations lointaines. Quant aux classes affaires, les taxes varieraient entre 200 et un peu plus de 2 000 euros pour les voyages les plus lointains. Selon les calculs, cela rapporterait à l’Etat entre 800 et 850 millions d’euros chaque année.

Une levée de boucliers

C’est de bonne guerre quand il s’agit de gros sous. L’ensemble du secteur aérien français – compagnies et gestionnaires d’aéroports – s’élève depuis plusieurs mois contre la hausse des taxes, et en affiche les risques. Plus loin que la perte de recettes et l’impact sur les bénéfices, les acteurs mettent en avant la perte de compétitivité du pavillon France sur la scène internationale. Reste à connaître la réelle affectation des fonds perçus : l’aide au développement des pays pauvres comme le prévoyait la taxe "Chirac" ? Aujourd’hui la lutte contre les effets climatiques du transport aérien ou une simple participation à la réduction du déficit public ? Le gouvernement a tout intérêt à être clair et communiquer rapidement sur le sujet.

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