Aéronautique : Boeing en appelle aux marchés financiers
Le constructeur aéronautique américain est au bord du gouffre et veut à tout prix éviter la faillite. L'avioneur a besoin de renflouer sa trésorerie.
"À tout prix" ! L’expression est de circonstance, aux grands maux les grands remèdes. Face à plus de 50 milliards de dollars de dettes, des ennuis industriels à répétition et une grève géante qui paralyse la production aux États-Unis, le nouveau directeur général de Boeing décide de frapper fort. Nommé il y a à peine deux mois pour reprendre les commandes, Kelly Ortberg veut trouver 25 milliards de dollars (près de 23 milliards d'euros) pour renflouer sa trésorerie et obtenir un matelas de liquidités d’au moins dix milliards auprès de ses banquiers par augmentation de capital. Tels sont les mesures annoncées par le groupe mardi 15 octobre.
Un appel au secours
Est-ce que les investisseurs vont répondre présent ? La technique de Boeing est d’émettre des obligations. Contrairement à des actions vendues en Bourse, les obligations sont des titres de dettes achetables par des investisseurs (l’équivalent des obligations souveraines émises par les États pour éponger leur endettement). Les investisseurs n’y perdront pas au change, car ils savent que, malgré ses difficultés, Boeing a aujourd’hui un carnet de commandes rempli de quelque 5 000 avions , l’équivalent de 500 milliards de dollars (environ 460 milliards d'euros). Cet argent reviendra une fois que l’entreprise aura réglé ses problèmes et les créanciers pourront alors récupérer leur mise, avec une plus-value au passage. Il faut donc aider Boeing à tenir le coup.
Une situation sociale dégradée
Déjà en convalescence depuis les crashes d’avions en 2018 et 2019 qui avaient fait 346 morts, et les déboires techniques à répétition – entre boulons manquants sur la carlingue et porte arrachée au décollage –, s’ajoute un lourd conflit social. Quelque 33 000 salariés sont en grève depuis la mi-septembre sur les sites du Nord-Ouest des États-Unis qui produisent les avions vedettes comme le 737, le 777 ou des programmes militaires. Le blocage a déjà coûté trois milliards de dollars sur un mois et le groupe vient d’annoncer la suppression de 10% de ses effectifs, l’équivalent de 17 000 postes. Le conflit social repose sur un désaccord sur les propositions salariales, alors que les discussions sont au point mort entre la direction et le puissant syndicat international des machinistes. Plus la grève se prolonge, plus Boeing risque de voir sa note abaissée par les agences de notation. Les experts n’excluent plus le rang d’"obligations pourries" (junk bonds) pour l’avionneur. La pire des notes qu’il faut éviter… à tout prix.
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