Venise risque d'être largement submergée d'ici la fin du siècle, d'après une étude italienne
Entre l’affaissement et la montée des eaux, la ville pourrait être submergée en 2100, malgré le système de digues. C'est ce que révèle une nouvelle étude de l'institut italien de géophysique et de vulcanologie.
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C'est l'une des villes européennes les plus visitées, Venise pourrait ne plus être protégée par ses digues à la fin du siècle. La situation est pire que ce qui a été envisagé jusqu'ici. Les inondations menacent clairement les structures et le patrimoine de cette ville historique. Pour la première fois, des chercheurs italiens ont combiné trois facteurs pour établir des projections d'inondation en 2100 et en 2150. Leurs travaux ont été publiés mardi 25 mars. Ils ont combiné le risque d'élévation du niveau de la mer dû au réchauffement climatique, le risque de tempête et de marée exceptionnelle et l'effet de la subsidence, c'est-à-dire le fait que Venise s'enfonce dans le sol à un rythme d'environ cinq millimètres par an.
D'après cette étude, il apparaît que le système Mose de digues (des digues flottantes qui se relèvent et qui protègent Venise), pourrait devenir insuffisant d'ici la fin du siècle.
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Si rien n'est fait pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, la moitié de la lagune de Venise pourrait potentiellement être submergée d'ici 2150. En cas de tempêtes et marée exceptionnelles comme en 2019, ce seraient même les deux tiers du territoire, soit 226 km2 qui seraient inondés.
Et il n'est pas question que de quelques centimètres d'eau dans les rues, selon les calculs des scientifiques de l'Institut italien de géophysique et de vulcanologie. Dans le pire des cas, le niveau de la mer pourrait s'élever jusqu'à 3,5 mètres, alors que les digues sont actuellement conçues pour protéger la ville des hautes eaux jusqu'à une hauteur de trois mètres. Si rien n'est fait, la répétition d'inondations et l'affaissement du sol risquent de compromettre gravement la stabilité de la ville et de ses bâtiments.
Limiter les dégâts
"Il est encore possible de limiter les dégâts, en renforçant les digues actuelles, et les protections des bâtiments historiques", écrivent les chercheurs. Cela signifie rehausser les fondations de certains bâtiments, innover dans des matériaux résistant à l'eau, protéger au mieux les infrastructures de transport ou encore mettre en place des plans de secours pour protéger la population.
Enfin, évidemment, la limitation mondiale des émissions de gaz à effet de serre jouera aussi sur l'avenir de Venise, car selon que l'on se trouve dans un scénario d'émission optimiste ou pessimiste, le niveau de la mer à Venise en 2150 pourrait monter de 55 cm ou de 1,2 mètre.
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