Une enzyme facilite la transformation des déchets verts en biocarburant

Une équipe de chercheurs franco-brésiliens a découvert une enzyme capable de faciliter la transformation des déchets végétaux en biocarburants, augmentant ainsi leur efficacité énergétique. Une avancée prometteuse pour la bioénergie et d'autres secteurs industriels.

Article rédigé par franceinfo, Anne Le Gall
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Une équipe de chercheurs franco-brésiliens a récemment découvert une nouvelle enzyme qui facilite la transformation des déchets verts en biocarburant. (Photo d'illustration). (MALTE OSSOWSKI/SVEN SIMON / SVEN SIMON / AFP)
Une équipe de chercheurs franco-brésiliens a récemment découvert une nouvelle enzyme qui facilite la transformation des déchets verts en biocarburant. (Photo d'illustration). (MALTE OSSOWSKI/SVEN SIMON / SVEN SIMON / AFP)

Une équipe de chercheurs franco-brésiliens a récemment découvert une nouvelle enzyme qui facilite la transformation des déchets verts en biocarburant. Cette découverte, évoquée par l'Inrae, l'INstitut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnemnent lundi 17 février, pourrait bien représenter un tournant dans la manière dont nous utilisons les ressources naturelles pour produire de l'énergie verte. 

Actuellement, la cellulose du bois, ou des résidus agricoles,sont déjà utilisés pour produire des carburants verts tels que le bioéthanol. Ces déchets végétaux présentent l'avantage d'être une ressource naturelle, renouvelable et très abondante. Cependant, la cellulose qu'ils contiennent est particulièrement difficile à dégrader chimiquement, ce qui complique leur valorisation en énergie. 

C'est là qu'intervient la découverte de cette enzyme. Elle permet d'augmenter de 21% la quantité de sucre libéré à partir d'une même quantité de déchets verts. Ces sucres sont ensuite fermentés par des micro-organismes pour produire du bioéthanol ou d'autres carburants. Grâce à cette enzyme, il devient donc plus facile de produire de l'énergie en plus grande quantité à partir de bois ou de végétaux en décomposition. 

Comment les chercheurs ont-ils découvert cette enzyme totalement inconnue ? 

La découverte a eu lieu au Brésil, avec l'aide du Centre national de recherche sur l'Énergie et les Matériaux. L'enzyme a été identifiée avec précision dans un tas de "bagasse", un résidu fibreux provenant des cannes à sucre après leur broyage. Jean-Guy Berrin, directeur de recherche à l'INRA Provence-Alpes-Côte d'Azur et l'un des auteurs de cette découverte explique que "la particularité de cette enzyme (issue d’une bactérie), c’est qu’elle contient un peu de métal, du cuivre, ce qui lui permet d’avoir un mécanisme d’action particulier lorsqu’elle dégrade la cellulose". Cette découverte représente l'une des avancées les plus significatives dans le domaine des bioraffinries depuis une quinzaine d'années. Elle vient d'être publiée dans la revue scientifique très sélective Nature, mercredi 12 février

Concernant son utilisation à l'échelle industrielle, les chercheurs estiment que cette enzyme pourrait être opérationnelle dans les années à venir. Toutefois, avant cela, il sera nécessaire de bien comprendre son fonctionnement et de l'associer à d'autres molécules pour en maximiser l'efficacité. Au-delà de la production de biocarburant, cette enzyme dévoreuse de cellulose pourrait également trouver des applications dans d'autres secteurs, tels que la chimie verte, la pharmacie ou même la cosmétologie. 

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