Se faire vacciner contre le zona peut réduire le risque de démence, confirment des scientifiques américains

S'appuyant sur une méthodologie sérieuse, ils viennent de publier les résultats de leur étude dans la revue "Nature".

Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'effet bénéfique du vaccin anti-zona contre les troubles neurodégénératifs confirmé (photo d'illustration). (JULIE SEBADELHA / AFP)
L'effet bénéfique du vaccin anti-zona contre les troubles neurodégénératifs confirmé (photo d'illustration). (JULIE SEBADELHA / AFP)

Selon une vaste étude de l’université de Stanford, en Californie, publiée le 2 avril dans la revue Nature, les personnes vaccinées contre le zona ont un risque réduit de 20% de développer une démence au cours des sept ans qui suivent l’injection par rapport à des personnes non vaccinées. Ce n’est pas la première fois qu’un lien est établi entre vaccination contre le zona et réduction de troubles neurodégénératifs mais ce qui rend cette étude particullièrement intéressante c’est la solidité de la méthodologie.

Les chercheurs ont en effet utilisé les dossiers de 280 000 personnes en bonne santé, à l’occasion d’une campagne de vaccination menée au Pays de Galles en 2013. Il s’agissait d’une campagne destinée uniquement aux personnes âgées de 79 ans, en raison du nombre limité de vaccins à l’époque. La moitié de la population étudiée a donc reçu une injection contre le zona, mais l’autre moitié de l’échantillon légèrement plus âgée de quelques semaines seulement, ne l’a pas reçue, pour une question d'âge. Les deux groupes étaient ainsi similaires, c’est ce qui fait que la méthodologie utilisée est proche de celle d’un essai clinique.

Comment le vaccin protège-t-il le cerveau ?

Les chercheurs n'expliquent pas tous les mécanismes, mais lorsque le virus du zona se réactive, cela peut provoquer des inflammations dans le cerveau, ce qui contribue à des troubles cognitifs, et c'est en limitant cette inflammation  que le vaccin semble jouer un rôle protecteur. Rappelons que le zona est une infection virale due à une réactivation du virus de la varicelle. Elle touche environ chaque année 300 000 personnes en France et la plupart ont plus de 60 ans.

Évidemment la question que tout le monde se pose c’est celle de savoir si le vaccin utilisé dans cette étude est le même que celui utilisé en France ? Non ce n’est pas le même, mais on a malgré tout  le droit de se réjouir. L’étude portait sur le Zostavax qui a été remplacé depuis par un vaccin encore plus efficace le Shingrix. Ce dernier prévient l’apparition d’un zona chez 80% des personnes vaccinées. C’est celui qui est utilisé en France, et il est d’ailleurs desormais remboursé à 65% par la Sécurité sociale pour les seniors et les personnes immunodéprimées. Or une autre étude, menée l’année dernière, par des chercheurs britanniques cette fois, a déjà montré que ce nouveau vaccin, pouvait être encore plus protecteur contre les risques de démence que le précédent. Selon les experts, cela pourrait, dans le futur, poser la question d’un élargissement de la vaccination comme moyen de prévention des troubles neurodégénératifs chez les personnes âgées.

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