Quand les coups de chaud donnent aussi des coups de vieux

Une étude américaine publiée dans la revue "Science" nous apprend que la chaleur accélère le vieillissement des personnes âgées.

Article rédigé par Guillaume Farriol
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La chaleur fait vieillir prématurément le corps, selon une étude américaine (photo d'illustration). (PHILIPPE TURPIN / MAXPPP)
La chaleur fait vieillir prématurément le corps, selon une étude américaine (photo d'illustration). (PHILIPPE TURPIN / MAXPPP)

Les chercheurs de l'École de gérontologie de l'université de Californie du Sud ont étudié plus de 3 600 Américains, de 56 ans et plus, originaires de différentes régions des États-Unis, avec des climats variés. Les scientifiques ont observé pendant six ans une modification chimique sur leur ADN, qui se produit naturellement au cours de la vie, que l'on appelle la méthylation. Il s'agit d'une petite molécule qui s'accroche, ou se décroche au fil du temps. Et selon cette méthylation, les chercheurs peuvent déterminer "l'âge biologique" du corps et la qualité du vieillissement.

Cet "âge biologique" est plus élevé chez les personnes davantage exposées à la chaleur. Le lien ne fait aucun doute d'après leur étude plublié mercredi 26 février dans Science. Il y a bien une corrélation entre le vieillissement prématuré et la chaleur. Prenons l'exemple d'habitants de Phoenix, en Arizona, près du Mexique. Leur corps est plus vieux (jusqu'à 14 mois de plus) que celui des personnes nées la même année qu'eux mais qui vivent dans des régions plus fraîches. Autre enseignement : quelques jours de chaleur seulement suffisent à faire vieillir l'organisme, mais ce coup de vieux est plus important pour ceux qui sont exposés à de longues périodes de chaleur. 

De l'importance de s'adapter au réchauffement climatique

Ce vieillissement prématuré a évidemment des conséquences sur la santé. D'autres études ont montré un lien avec un risque accru de maladies liées au vieillissement : insuffisance cardiaque, infarctus, diabète, hypertension, AVC et à la fin, une espérance de vie qui diminue. Ce sujet est particulièrement brûlant sur une planète de plus en plus chaude. Avec ces résultats, les chercheurs espèrent alerter sur l'urgence de s'adapter au réchauffement climatique, notamment en ville, pour épargner l'organisme et limiter ce vieillissement accéléré. C'est aussi simple que des arrêts de bus à l'ombre, des arbres au-dessus des trottoirs et plus d'espace vert, rappellent les auteurs de cette étude.

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