"On a l'impression d'être maltraitant" : l'idée d'instaurer un ratio de soignants par patients est très attendue dans les hôpitaux

La proposition de loi du Parti socialiste pour instaurer un nombre minimum de soignants par patient à l'hôpital est examinée, jeudi, à l'Assemblée nationale. Elle suscite beaucoup d'espoir chez les soignants.

Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'entrée des urgences d'un hôpital, à la Rochelle, en octobre 2024. Photo d'illustration. (XAVIER LEOTY / MAXPPP)
L'entrée des urgences d'un hôpital, à la Rochelle, en octobre 2024. Photo d'illustration. (XAVIER LEOTY / MAXPPP)

Instaurer un nombre minimal de soignants par patient à l'hôpital, c'est une demande de longue date des professionnels de santé épuisés par des cadences de travail élevées. L'Assemblée nationale se penche sur cette question, jeudi 23 janvier, avec une proposition de loi du Parti socialiste. Le Sénat a déjà adopté ce texte sur des ratios de soignants. Si l'Assemblée fait de même, cela pourrait, dans les prochaines années, changer la vie, notamment des infirmiers et infirmières.

Anne Solet est infirmière à l'hôpital public depuis 25 ans, avec parfois 18 ou 20 patients à gérer seule, elle en a vus, des collègues jeter l'éponge. "Il faut qu'on donne les médicaments, il faut qu'on fasse ci, il faut qu'on fasse ça. Il faut que ça aille vite. On a l'impression d'être maltraitant", raconte-t-elle.

Des ratios qui existent déjà dans les services de réanimation et de néonatologie

Réduire la charge de travail pour attirer à nouveau les infirmières et infirmiers à l'hôpital public, c'est l'objectif de cette proposition de loi. Le texte prévoit que la Haute autorité de Santé, autorité scientifique indépendante, soit chargée de dire combien, idéalement, il faudrait de soignants par malade. Ces ratios de soignants entreraient progressivement en vigueur dans les hôpitaux. D'ailleurs, ils existent déjà dans les services de réanimation et de néonatologie. 

"C'est mon espoir pour pouvoir faire des soins de qualité, pour pouvoir avoir l'impression à la fin de ma journée que je n'ai pas fait de l'abattage et que j'ai fait mon travail réellement".

Anne Solet, infirmière à l'hôpital public

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La mesure, si elle est votée, coûtera cher, car pour un même nombre de patients, il faudra davantage de soignants. "Mais on s'y retrouvera", assure le Collectif inter hôpitaux dont fait partie Anne Solet. Avec du personnel fidélisé et moins fatigué, il y aura moins de recours à l'intérim. Et les patients mieux soignés feront moins de complications et sortiront plus vite de l'hôpital.

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