Les rats sont de plus en plus présents dans les grandes villes, selon des chercheurs américains

Entre densification urbaine, réchauffement climatique et accumulation de déchets, les villes doivent faire face à un problème de santé publique, tout en cherchant des solutions efficaces pour limiter la prolifération de ces rongeurs.

Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le nombre de rats bondit dans les grandes villes depuis plusieurs années, c'est le constat de scientifiques américains. (VINCENT ISORE / MAXPPP)
Le nombre de rats bondit dans les grandes villes depuis plusieurs années, c'est le constat de scientifiques américains. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Des chercheurs de l’université de Richmond aux États-Unis ont étudié la présence des rats dans 13 villes américaines, ainsi qu’à Amsterdam, à Toronto au Canada et à Tokyo. Ils se sont basés à la fois sur les chiffres de plaintes du public et les données provenant des services de dératisation. Résultat : une augmentation de 390% de la présence des rats à Washington en l’espace de 10 ans, plus de 300% à San Francisco et plus de 186% à Toronto. New York et Amsterdam sont aussi très concernées.

Les explications avancées restent multiples. D’abord, l’augmentation de la densité de population qui accroît parallèlement la présence de déchets alimentaires. Ensuite, l’augmentation des surfaces urbanisées, souvent au détriment des espaces verts ou dégagés, qui offrent davantage d’abri aux rongeurs, tout en les mettant à l’abri de leurs prédateurs. Enfin, le réchauffement climatique, qui favorise également la prolifération de ces rongeurs.

Les rats supportent bien la chaleur. Ils préfèrent les températures comprises entre 10 et 25 degrés. Ce sont des animaux qui ont besoin d’un minimum de chaleur pour survivre. Les hivers moins froids réduisent donc leur mortalité et augmentent leur période de reproduction. Le phénomène devrait s’accentuer dans les années à venir, et "les villes doivent s’y préparer", préviennent ces chercheurs.

Or, les rats, s’ils ont l’avantage de nettoyer les déchets qui traînent, ont l’inconvénient d’être les vecteurs d'une cinquantaine de parasites ou maladies gênantes pour l’homme, comme la leptospirose. La cohabitation devient donc une question d’équilibre.

Des solutions pour limiter leur présence 

Sur les 16 villes étudiées ici, trois seulement ont réussi à réduire leur population de rats en 10 ans : Tokyo, Louisville et la Nouvelle-Orléans. Leur secret ? Au-delà des pièges mécaniques et chimiques, ce sont des conteneurs à ordures bien hermétiques et des systèmes d’alerte simplifiés, permettant aux habitants de signaler rapidement la présence de rats dans les lieux publics.

Plus près de nous, certains experts estiment qu’il existe environ un rat et demi par habitant dans les villes de Paris et Marseille. Ces municipalités ont donc aussi leur plan de dératisation : 7000 interventions sur le domaine public chaque année, selon la mairie de Paris.

À Marseille, depuis quelques mois, l’intervention de furets a été mise en place pour déloger les indésirables et les coincer dans des pièges.

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