Les chewing-gums, nouvelle source de contamination aux microplastiques, selon une étude américaine
Qu’ils soient synthétiques ou à base de sève naturelle, les chewing-gums peuvent libérer jusqu'à 3 000 particules de microplastiques dans la bouche. Une source d'exposition supplémentaire qui s'ajoute à d'autres déjà connues.
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Pour les besoins de cette étude, publiée mardi 25 mars, une doctorante de l’université de Californie a mastiqué méthodiquement des chewing-gums de 10 marques différentes pendant plusieurs minutes. Un échantillon de sa salive était prélevé toutes les 30 secondes pour analyse. Résultat des tests : chaque chewing-gum peut libérer entre 400 et 3 000 particules de microplastique dans la bouche, essentiellement au cours des huit premières minutes de mastication.
Constat surprenant, les chewing-gums à base de sève naturelle, libèrent autant de microplastiques que leurs équivalents synthétiques, à base de polymère issus du pétrole. En résumé, expliquent les chercheurs, ceux qui mastiquent 180 chewing-gums par an, donc un tous les deux jours, ingèrent environ 30 000 particules de microplastique chaque année.
Les microplastiques s'accumulent dans le corps humain
"Par rapport à d’autres sources de contamination, c’est minime", précise le principal auteur de cette étude, qui a été présentée lors du congrès de la société américaine de chimie. L’eau en bouteille, par exemple, nous expose davantage. En 2024, des chercheurs ont notamment comptabilisé en moyenne 240 000 fragments de microplastique dans un seul litre d’eau en bouteille. C’est donc beaucoup plus que dans les chewing-gums, même si la taille des particules comptabilisées n’était pas tout à fait la même. Mais découvrir une source d’exposition supplémentaire aux microplastiques reste préoccupant, car les chewing-gums viennent ainsi s’ajouter à d'autres contaminants connus : certains aliments, emballages plastiques, cosmétiques ou vêtements. Or des études ont demontré l’accumulation de microplastique dans le sang humain, dans les poumons, les intestins le placenta ou le cerveau.
Les médecins manquent encore de données et de recul, pour évaluer les conséquences sur la santé, car l’organisme est capable d'évacuer une partie de ces plastiques, par voies naturelles. Mais quand ces microparticules s’accumulent dans les organes, on ne sait pas à ce stade si à partir de certaines concentrations, cela peut favoriser des maladies chroniques neurodégénératives, intestinales ou inflammatoires. Des études en laboratoire ont montré en tout cas que les microplastiques peuvent endommager les cellules humaines. Il y a donc urgence à poursuivre les recherches, car la production de plastique devrait encore augmenter dans les années qui viennent et cela pose la question de leur imprégnation et leur persistance dans notre environnement.
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