Le réchauffement climatique a entraîné la mort de plus de 16 000 personnes cet été en Europe, selon des chercheurs

Des chercheurs britanniques ont analysé l'impact sanitaire des vagues de chaleur qui se sont produites entre juin et août. Selon leur bilan, s'appuyant sur des estimations, le réchauffement lié aux activités humaines est directement responsable de 68% de la surmortalité estivale.

Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Fontaine à Athènes, lors d'une vague de chaleur le 22 juillet 2025, qui a entraîné la fermeture partielle du temple antique de l'Acropole pour la deuxième fois en moins de deux semaines. (ANGELOS TZORTZINIS / AFP)
Fontaine à Athènes, lors d'une vague de chaleur le 22 juillet 2025, qui a entraîné la fermeture partielle du temple antique de l'Acropole pour la deuxième fois en moins de deux semaines. (ANGELOS TZORTZINIS / AFP)

Lors de l'été 2025, 24 400 décès ont été liés à la chaleur dans plus de 850 villes européennes, selon le bilan effectué par des chercheurs britanniques en divers endroits du continent et publié mercredi 17 septembre. Parmi ces décès, près de 16 500 sont directement imputables au réchauffement d'origine humaine, c'est-à-dire aux activités qui émettent des gaz à effet de serre.

Le travail de ces scientifiques encore préalable se base sur des modélisations, afin de gagner du temps sur l'urgence de la situation, et l'intérêt du bilan a été salué par d'autres scientifiques. "Centrée sur 854 villes européennes, cette étude conclut que le changement climatique est à l'origine de 68% des 24 400 morts qui seraient liés à la chaleur cet été", souligne le communiqué des deux instituts britanniques auxquels appartiennent les auteurs : l'Imperial College London et la London School of Hygiene & Tropical Medicine.

Rome, capitale la plus touchée

Parmi les capitales les plus touchées, dans cette étude, Rome est en tête, avec 835 morts, puis on trouve Athènes, avec 630 morts, et Paris, avec 409 morts. En France, le changement climatique a entraîné la mort de plus de 1 400 personnes, dont 139 à Marseille, 85 à Lyon, 37 à Montpellier, ou encore 32 à Bordeaux et Toulouse.

"Ces chiffres représentent de vrais gens qui ont perdu la vie ces derniers mois, à cause de chaleurs extrêmes, commente Friederike Otto, professeur de sciences climatiques à l'Imperial College de Londres. Beaucoup ne seraient pas morts s'il n'y avait pas de dérèglement climatique. Pourtant, on continue à brûler des énergies fossiles".

"Ces décès vont donc continuer à augmenter, car notre adaptation ne suit pas le rythme du changement climatique."

Friederike Otto, professeur de sciences climatiques à l'Imperial College de Londres

à franceinfo

D'après les statistiques, effectivement, l'impact du réchauffement d'origine humaine ne fait qu'augmenter. Ces chercheurs précisent que leur étude n'est qu'un aperçu de la surmortalité. Les statistiques étudiées ne concernent que 30% de la population européenne.

En 2022, les chaleurs extrêmes avaient entraîné la mort de 60 000 personnes en Europe, dont 56% attribués au changement climatique d'origine humaine, selon une étude de la revue réputée Nature.

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