Le flair des chiens pour détecter des maladies qui touchent les vignes

L’odorat canin est beaucoup plus développé que le nôtre et des chercheurs américains tentent de mieux l'exploiter pour repérer, notamment, des champignons qui s'attaquent aux cépages.

Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un chien au milieu des vignes. Photo d'illustration. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)
Un chien au milieu des vignes. Photo d'illustration. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

Des chercheurs américains tentent, notamment, de détecter l’oïdium, qui est une des maladies les plus contagieuses de la vigne, elle réduit la quantité de raisins produite et aussi la qualité du vin. En général on repère cette maladie, due à un champignon, de façon visuelle grâce à des taches grises sur les feuilles. Malheureusement, à ce stade avancé de la maladie, il est souvent nécessaire d’utiliser de grandes quantités de fongicides pour la stopper. D'où l'idée de mieux utiliser l’odorat des chiens, pour repérer plus tôt cet oïdium.

Des études antérieures avaient déjà montré que c'était possible. Désormais, des chercheurs de l’université du Texas viennent de le confirmer. Leurs travaux montrent que les feuilles de vignes malades, touchées par le champignon, dégagent des composés volatils que les chiens sont capables de repérer. Afin d’améliorer le dressage des chiens, ils veulent mieux quantifier les molécules libérées par les vignes en fonction de la progression de la maladie.

Les chiens et les rats pour détecter des maladies

Ce n’est pas la première fois que le flair des chiens est utilisé pour détecter des maladies. Celui-ci étant 10 000 fois plus développé que le nôtre, il peut aussi servir à détecter certaines maladies humaines en reniflant des échantillons de sueur, d’urine ou même notre haleine. C’est le cas de certains cancers comme celui du sein, de la prostate, de la vessie, mais aussi des infections comme le paludisme, ou encore la maladie de Parkinson. Évidemment le flair canin ne remplacera jamais les analyses de biologie médicale, mais l’idée serait plutôt de l’utiliser comme un outil complémentaire de dépistage rapide et économique.

Enfin, le flair des rats intéresse aussi de plus en plus la recherche. On y pense moins, mais les rats géants d’Afrique sont capables, après dressage, de détecter l’agent responsable de la tuberculose, par exemple. Ils sont aussi déjà utilisés pour détecter des explosifs. Récemment, des chercheurs de plusieurs universités de Tanzanie et des États-Unis ont permis de montrer qu'à l'avenir, l’odorat des rats pourrait même être utilisé pour lutter contre le commerce illégal d’espèces sauvages, car ces rongeurs sont capables de mémoriser et de donner l’alerte face à des odeurs de l’ivoire d’éléphant ou de rhinocéros, ou encore celle des écailles de pangolin.

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