La France reste un peu plus épargnée par la sécheresse que certains de ses voisins européens

Début juin 2025, une sécheresse exceptionnelle touche la moitié de l’Europe et le pourtour méditerranéen, avec des sols déjà très secs et des rivières à débit faible, notamment dans l''Est et le Nord de l'Europe. La situation semble moins problématique en France, même si des disparités existent entre les régions.

Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le lit du réservoir de Woodhead est partiellement révélé par une baisse du niveau d'eau, près de Glossop, dans le nord de l'Angleterre, le 9 mai 2025. (OLI SCARFF / AFP)
Le lit du réservoir de Woodhead est partiellement révélé par une baisse du niveau d'eau, près de Glossop, dans le nord de l'Angleterre, le 9 mai 2025. (OLI SCARFF / AFP)

La sécheresse menace la moitié de l’Europe et le pourtour méditerranéen, début juin. C’est du jamais vu depuis plus de 10 ans. En se basant sur des observations satellites, l’Observatoire européen de la sécheresse a établi un indice de sécheresse qui combine : précipitations, humidité au sol, et état de la végétation. Et selon cet indicateur, la moitié des sols en Europe et sur le pourtour méditerranéen manquent déjà d'eau.

Cette sécheresse est visible sur 10 à 20% de la végétation en Pologne, Hongrie, Slovaquie, et sur le pourtour méditerranéen. Elle apparaît aussi comme exceptionnelle au Royaume-Uni (qui traverse son printemps le plus sec depuis 50 ans), en Allemagne, aux Pays-Bas. Les rivières d’Europe du Nord (autour de la Baltique) et de l’Est connaissent déjà des débits anormalement faibles, ce qui pourrait potentiellement perturber dans les mois qui viennent la navigation sur le Rhin.

Davantage de pluie dans certaines régions françaises

Selon les données de Météo-France, publiées mercredi 4 juin, ce printemps 2025 a été en moyenne plus chaud de plus de 1 degré sur tout l’Hexagone. En France, l’ensoleillement a été excédentaire de 10% et le déficit de pluie s'établit en moyenne à 20% sur l’ensemble de l’Hexagone. Dans l’ensemble, par rapport à ses voisins européens, l’Hexagone est relativement épargné à ce stade. Tout comme l’Espagne et le Portugal.

Cette sécheresse concerne surtout la moitié nord du pays. En Normandie, dans les Hauts-de-France et les Ardennes, l’humidité des sols est digne de celle d’une fin juillet. Inversement, dans le sud de la France, les régions PACA et Corse ont été plus arrosées que d’habitude depuis fin mars. Elles ont enregistré 50 à 80% de pluie supplémentaire par rapport aux normales de saison.

On se retrouve avec un temps plus gris au sud et une sécheresse au nord. En ce printemps, cette météo atypique s’explique à la fois par la présence récurrente de conditions anticycloniques sur la moitié nord de l’Europe, alors que dans le même temps, la péninsule Ibérique et le sud de l’Europe ont souvent été concernés par des "gouttes froides", qui ont apporté un temps gris et pluvieux.

Il faut aussi voir une tendance de fond du dérèglement climatique, précise Météo-France, car malgré la grisaille, les températures ont été supérieures aux normales, y compris dans le sud de la France. Et on le sait, les projections climatiques pour 2100, en France, indiquent que les précipitations pourraient baisser de 19% en été, en moyenne sur l’Hexagone.

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