La dérive du plus gros iceberg du monde menace la biodiversité d'une petite île britannique de l'Antarctique
Les experts alertent la communauté scientifique sur les risques qu'entraînent ces icebergs géants, de plus en plus fréquents à cause du réchauffement climatique.
Vu de la mer, il faut imaginer une immense falaise blanche haute de 40 à 50 mètres. L'iceberg A23a, le plus gros du monde, file actuellement, lundi 27 janvier, en ligne droite dans l'Atlantique sud à la vitesse de 120 mètres par minute, et si rien ne le dévie, celui-ci, trouvera d’ici deux à trois semaines, pile sur sa trajectoire, la Géorgie du Sud, une petite île britannique d’outre-mer, à peine plus grande que l’iceberg lui-même, situé entre l’Antarctique et l’Amérique latine.
Si l'île est hostile aux humains, elle abrite un réservoir de biodiversité exceptionnelle, avec notamment l’une des plus grandes concentrations au monde d’otaries et de manchots. Une richesse menacée par l'immense iceberg qui pourrait partiellement priver les manchots et les otaries de l'île d'un accès direct à la mer. Accès pourtant essentiel pour nourrir les plus jeunes. Une collision similaire entre l’île et un iceberg s’est déjà produite il y a 20 ans, et avait entraîné une mortalité importante parmi ces populations animales.
Des icebergs de plus en plus menaçants
Bien connu des scientifiques, puisqu’il s’est détaché de la plateforme glaciaire de l’Antarctique en 1986, le plus gros iceberg du monde est également le plus vieux. S'il n'avait pour l'instant rien d'inquiétant, puisqu'il était resté coincé sur le plancher marin pendant plus de 30 ans, il s'est remis à dériver en 2020. Ces formations d'icebergs géants inquiètent d'autant plus les experts qu'elles risquent d'être de plus en plus fréquentes sous l'effet du réchauffement climatique.
Or, ces icebergs ont un impact non seulement sur la biodiversité, mais aussi potentiellement sur le mécanisme des courants océaniques, puisqu'en fondant, ces énormes blocs de glace déversent des dizaines de milliards de tonnes d’eau douce dans les océans. Une crainte qui s'ajoute à celle d'une augmentation des risques de collisions avec les bateaux.
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