Enrichissement de l’uranium : de quoi parle-t-on exactement ?
Depuis les attaques israéliennes puis américaines des sites nucléaires iraniens, on parle d'enrichissement de l'uranium, avec des taux correspondant à une utilisation civile, d'autres plus menaçants correspondant à une utilisation militaire.
Avec tout le mystère et la menace pour la région entourant les projets nucléaires du régime iranien, les États-Unis ont décidé de poursuivre, dans la nuit de samedi 21 juin, l'attaque d'Israël sur les sites nucléaires iraniens, en menant des frappes massives sur les trois sites principaux : Natanz, Ispahan et surtout Fordo, site profondément enterré pour protéger ses centrifugeuses tout en en dissimulant l'activité.
Mais en quoi consiste l'enrichissement de l'uranium opéré dans ces centrifugeuses ? Cette phase d’enrichissement est nécessaire car, lorsqu’on extrait de l’uranium du sol, il est constitué à plus de 99% d’uranium 238 et à moins de 1% d’uranium 235. La différence entre les deux, c’est qu’ils ne possèdent pas le même nombre de neutrons.
Or, c’est l'uranium 235 qui permet de soutenir une réaction en chaîne de fission nucléaire et de libérer une énorme quantité d’énergie. Enrichir de l’uranium consiste donc à augmenter cette proportion d’uranium 235 par rapport à ce qui existe dans la nature, en le séparant de l’uranium 238 grâce à des centrifugeuses.
Entre 3% et 5% pour la plupart des centrales électriques
Ce type d’enrichissement est nécessaire à la fois pour le nucléaire civil et militaire. Il intervient donc aussi bien pour produire de l’électricité dans les centrales que pour fabriquer des armes atomiques. Mais la différence, c’est le niveau d’enrichissement. S'il suffit de 3 à 5% d'uranium 235 pour faire fonctionner une centrale nucléaire civile (nos EPR dernières générations utilisent de l'uranium enrichi à 5%), il faut au moins au moins 20% pour fabriquer une arme. Et les États disposant de la bombe nucléaire enrichissent l'uranium à environ 90%.
Or, en 2023, l’Agence internationale de l’énergie atomique a établi que l’Iran a enrichi une importante quantité d’uranium à 60% sur ses sites de Natanz et Fordo. C’est donc bien au-delà de ce qui est nécessaire pour le nucléaire civil. C’est pour cela que l’AIEA (l'Agence internationale de l'énergie atomique) rappelle l’importance d’un cessez-le-feu immédiat, afin de reprendre ses inspections sur place.
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