En France, les maladies cardiovasculaires restent la deuxième cause de décès des femmes

Les maladies cardiovasculaires tuent cinq fois plus de femmes que le cancer du sein en France, et touchent des patientes de plus en plus jeunes, souvent mal informées sur les symptômes atypiques qu'elles présentent.

Solenne Le Hen

Radio France

Publié le 09/07/2025 07:46 Mis à jour le 09/07/2025 07:54

Temps de lecture : 2min

Quand une femme est victime d’un accident cardiaque, dans la moitié des cas, les signes avant-coureurs sont dits "atypiques", différents de ceux des hommes (photo d'illustration). (KINGA KRZEMINSKA / MOMENT RF)

Dans l'imaginaire collectif, la mortalité féminine reste associée au cancer du sein, mais les femmes meurent cinq fois plus de maladies cardiovasculaires, soit près de 200 décès chaque jour en France , selon les chiffres, publiés mardi 8 juillet, par Santé publique France. Les accidents vasculaires cérébraux (AVC), et d'infarctus du myocarde figurent en haut de la liste. Cette mortalité concerne des femmes de plus en plus jeunes.

En cas d'accident cardiaque, il est parfois difficile d’identifier et de reconnaître les symptômes. Quand une femme est victime d’un accident cardiaque, dans la moitié des cas, les signes avant-coureurs sont dits "atypiques", différents de ceux des hommes. Une femme peut dans un premier temps ressentir une très grande fatigue, de l’essoufflement, de la toux, des nausées, des vomissements, ensuite seulement arrivent les douleurs thoraciques. Or, peu de Français le savent. Les femmes et leur entourage attendent en moyenne trop longtemps, 37 minutes de plus que pour un homme, avant d’appeler le SAMU.

Le problème du massage cardiaque

Les difficultés s'accumulent pour les femmes lorsqu'il faut entamer un massage cardiaque, en attendant les secours. Quand les personnes autour de la victime ont suivi une formation aux premiers secours, elles ont bien souvent appris à masser... sur un mannequin homme. Elles perdent leurs moyens face à un corps de femme, pourvu de seins. En réalité, la démarche est la même que pour les hommes. Il faut masser au milieu du thorax, entre les seins.

À cela, s’ajoute une barrière psychologique, la gêne à déshabiller une femme et toucher sa poitrine. Une étude américaine estime, qu’en public, les femmes ont ainsi 27% de chances en moins d’être massées, un chiffre confirmé depuis par d'autres études menées au Canada et en Grande-Bretagne. Certains médecins appellent cela la "pudeur thoracique".

La prévention et le dépistage restent la clé pour éviter l’accident cardiovasculaire. Huit accidents cardiovasculaires sur dix sont évitables, affirme l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Pour cela, la prévention est essentielle, en adoptant une bonne hygiène de vie. Il est recommandé d'éviter le cholestérol, le tabac, le stress, et le surpoids et de privilégier une bonne alimentation, de l’activité physique, et du sommeil. Un quart des femmes disent dormir moins de six heures par nuit, c'est insuffisant. Autre clé, le dépistage. L'Assurance-maladie invite les Françaises (et les Français) à parler régulièrement des maladies cardiovasculaires avec leur médecin.

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