Des otaries "possédées" s’en prennent aux humains en Californie
Des baigneurs, des promeneurs, des surfeurs ont été attaqués par des otaries agressives. Les scientifiques ont trouvé une explication à ce comportement inhabituel.
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Des agressions par des otaries ont été relayées abondamment ces derniers jours par la presse américaine, CNN, ABC, CBS... "Au début j’ai pensé au pire, j’ai cru que c’était un requin", témoigne une adolescente, fan de natation. Elle s'entraînait au large de Long Beach à Los Angeles quand elle a été surprise par un animal.
"J’étais dans l’océan, je me fais attaquer, c’est forcément un requin ! Je crie, j’appelle au secours, je n’ose même pas regarder ce qui est en train de me mordre, poursuit-elle. J’ai vraiment compris ce qui s’était passé une fois sur la plage en sécurité". Heureusement, la jeune fille ne s'en sort qu'avec quelques égratignures et des traces de morsures. À l'instar d'un surfeur qui a vécu la même mésaventure le mois dernier, toujours en Californie. Il raconte avoir subi l'agression d'une otarie qui "avait l'air possédé et démoniaque".
Pourquoi une telle agressivité ?
Elle est liée à une algue toxique, baptisée pseudo-nitszchia. Elle contient ce que l'on appelle de l'acide domoïque, une neurotoxine qui a des effets délétères sur les animaux qui l'ingèrent. Désorientation, paralysie, convulsion, agressivité en sont les symptômes. Et malheureusement de nombreuses otaries finissent par en mourir.
Ce ne sont d'ailleurs pas les seuls animaux à en être victimes. Les dauphins, les lions de mer, voire les oiseaux peuvent en ingérer et sont régulièrement retrouvés échoués sur les plages californiennes. Les associations environnementales peuvent ainsi en récupérer plusieurs dizaines en quelques jours en ce moment, en pleine période d'efflorescence. Ces algues, déjà présentes naturellement dans l'océan, se rapprochent en effet des côtes sous l'effet des courants, des remontées d'eau et du vent. Elles peuvent se multiplier, notamment au printemps, quand les températures remontent. Le phénomène n'est pas nouveau.
En Californie, des pics sont généralement observés tous les 4 à 7 ans. Mais d'après les chercheurs, avec le réchauffement, l'acidifcation de l'océan et le rejet de nutriments, le phénomène s'aggrave. Ils n'ont jamais vu autant d'animaux malades et ils se demandent si les incendies de Los Angeles en janvier dernier n'ont pas, eux aussi, joué un rôle dans cette prolifération.
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