Cancer : une nouvelle molécule pour lutter contre les métastases résistantes aux traitements

C’est une avancée dans la recherche contre le cancer : des scientifiques français ont mis au point une molécule potentiellement capable de détruire les cellules cancereuses qui resistent jusqu’ici aux chimiothérapies.

Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les métastases sont responsables de 70% des décès par cancer (SEBASTIAN KAULITZKI/SCIENCE PHOT / SCIENCE PHOTO LIBRARY RF)
Les métastases sont responsables de 70% des décès par cancer (SEBASTIAN KAULITZKI/SCIENCE PHOT / SCIENCE PHOTO LIBRARY RF)

Il ne s'agit, pour le moment, que de recherche académique, mais cette avancée pourrait déboucher sur une nouvelle classe de médicaments dans le futur avec des traitements pouvant éliminer les cancers métastatiques, contre lesquels la médecine reste encore démunie. Les métastases sont responsables de 70% des décès par cancer, car ces cellules résistent aux traitements et s'installent ailleurs.

Cette équipe de scientifiques de l’Institut Curie, de l’Inserm, et du CNRS a découvert que l’un des secrets de ces cellules cancéreuses, pour échapper aux chimiothérapies standards, c’est d’accumuler certains métaux, comme le fer ou le cuivre, afin d'être plus résistantes aux médicaments et de pouvoir se disséminer plus loin dans l’organisme.

Lutter efficacement

Les chercheurs ont découvert comment faire de cette stratégie de défense des métastases une faiblesse. En partant du principe qu’une cellule qui accumule certains métaux est aussi sensible à l’oxydation, les chercheurs ont mis au point une molécule, la fentomycine (Fento-1) qui entre à l'intérieur de ces cellules cancéreuses résistantes et qui provoque leur mort par oxydation.

L’efficacité de cette molécule a été démontrée pour l’instant en laboratoire sur des biopsies, des tumeurs prélevées chez des patients ainsi que chez des souris vivantes, avec une bonne tolérance. Ces résultats ont été publiés dans la revue Nature. 

Rendre ce traitement utilisable pour l’homme

"Après 25 ans de recherche, je commence à voir la lumière au bout du tunnel", dit Raphaël Rodriguez, directeur de recherche CNRS à l’institut Curie, qui a chapeauté ces travaux. "Mais il va falloir maintenant que d'autres structures prennent le relais pour le développement industriel de cette nouvelle molécule." Le chercheur est en train de créer une start-up pour avancer sur cette piste. "J’ai l’espoir que des investisseurs comprennent tout l’enjeu de cette découverte et qu’ils prennent le risque d’en financer le développement."

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