Travail, genre, âge... Comment et pourquoi sommes-nous heureux ?

Une étude américaine menée dans 22 pays sur plus de 200 000 personnes tente de mieux comprendre ce qui nous rend heureux. On apprend notamment que les pays les plus riches ne sont pas les plus heureux et le travail n’est pas universellement source d’épanouissement.

Article rédigé par Mathilde Fontez
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Qu'est-ce qui nous rend heureux ? Une étude américaine s'est penchée sur la question. Photo d'illustration. (NAMTHIP MUANTHONGTHAE / MOMENT RF / GETTY IMAGES)
Qu'est-ce qui nous rend heureux ? Une étude américaine s'est penchée sur la question. Photo d'illustration. (NAMTHIP MUANTHONGTHAE / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

Une étude américaine, publiée le 30 avril, dans la revue Nature, a tenté de savoir ce qui nous rend heureux : est-ce que le travail nous rend plus heureux ? On est plus heureux quand on est jeune ou quand on est vieux ? Les chercheurs ont étudié tous les paramètres. Cette étude n’épuise pas le sujet. Le secret du bonheur, de notre épanouissement, notre joie de vivre, reste un mystère évidemment.

Mais cette étude a le mérite d’avoir étudié la question sur un panel de 200 000 personnes représentatives de la population de 22 pays choisis pour être très différents – il n’y a pas la France dans la sélection des chercheurs, mais il y a l’Allemagne, le Japon, le Kenya, ou encore l’Argentine. Les chercheurs ont interrogé ces 200 000 personnes, ils ne se sont pas contentés de s’appuyer sur les paramètres habituels, comme l’espérance de vie, la liberté, les revenus. Bref, c’est une étude qui permet d’entrer un peu plus dans les détails.

Une dimension collective

Première surprise de cette étude, ce n’est pas la Finlande, ni aucun pays scandinave, comme dans les "tops 10" habituels. C’est en Indonésie, en Israël et aux Philippines que les gens se déclarent le plus heureux. Et en queue de peloton, on retrouve le Royaume-Uni, la Turquie et le Japon. Conclusion : les pays les plus riches ne sont pas les plus heureux.

Globalement, les chercheurs remarquent que c’est dans les pays où en moyenne, on est le plus heureux qu’il y a le moins d’écarts dans la population. Et vice-versa, il y a plus de gens très malheureux là où la moyenne de bonheur est basse. Comme si le bonheur avait quelque chose de collectif, que c’était quelque chose qui se diffuse dans la population.

Le bonheur augmente avec l'âge

Les auteurs se sont intéressés à l’influence du genre. Globalement dans ces 22 pays, le bonheur est équivalent chez les hommes et chez les femmes, même s’il y a des exceptions, les hommes sont plus heureux au Brésil, au Royaume-Uni, en Argentine. Tandis qu’au Japon, en Égypte, ce sont les femmes.

Le bonheur est aussi plus fort chez les personnes qui ont un emploi, mais l’effet est plus ou moins fort selon les pays. Aux États-Unis, par exemple, c’est crucial de travailler pour être heureux. Tandis qu’au Kenya, l’effet est presque négligeable.

Mais surtout, les chercheurs pointent l’influence de l’âge sur le bonheur. C’est là-dessus qu’ils insistent. Leurs données montrent que le bonheur augmente quand on est âgé. Partout dans le monde ou presque, il stagne de 18 à 49 ans avant de s’envoler. Les chercheurs voient des scores plus élevés en bien-être, en équilibre, en maîtrise de soi, en optimisme, en amour, dans la qualité des relations, ce qui contredit les études précédentes. Est-ce que ça signifie que les jeunes, au niveau mondial, vont moins bien qu’avant ? Pour les chercheurs la question se pose.

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