Des scientifiques américains ont découvert comment le paracétamol calme la douleur
Bien que le paracétamol ait été synthétisé pour la première fois en 1877, son mécanisme d'action restait étonnamment flou. Des chercheurs américains viennent enfin de comprendre comment agit l’antidouleur le plus consommé au monde.
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Une équipe de l'université de l'Indiana a suivi précisément l'action du paracétamol chez la souris, leurs travaux ont été publiés le 16 mai dans la revue Cell Reports Medicine. Ils ont suivi tout le processus pour comprendre comment le médicament agit pour calmer la douleur. Le paracétamol inhibe une enzyme qui active des récepteurs CB1, des protéines présentes dans notre système nerveux central, dans le cerveau et dans la moelle épinière. Ces récepteurs CB1, on les connaissait : ce sont eux qui produisent les effets en association avec le cannabis. Le paracétamol intervient dans ce circuit pour abaisser l'activité des récepteurs, et la douleur diminue.
C'est un peu technique, mais ce qu'il faut retenir, c'est que l'on comprend enfin l'action de ce médicament. Cela a été tout un long chemin pour y parvenir, des dizaines d'années de recherches.
Un mystère scientifique depuis 75 ans
Après son apparition en 1877, le paracétamol a été autorisé comme médicament dans les années 1950. On l'utilisait donc depuis 75 ans sans savoir comment il agissait. C'était un mystère scientifique. Et l'espoir, maintenant, est de pouvoir synthétiser d'autres antidouleurs en ciblant cette enzyme qui a été identifiée par les chercheurs.
Ces antidouleurs pourraient avoir moins d'effets secondaires que ceux qu'on connaît, y compris le paracétamol, qui peut notamment être toxique pour le foie. Une alerte a d'ailleurs été lancée en 2019 à ce sujet en France et de nouvelles précautions d'usage avaient été ajoutées sur la boîte.
Globalement, avancer sur la compréhension de la douleur et son traitement, reste un défi. Comment désamorcer cette sensation naturelle du corps, cette connexion entre les organes et l'esprit ? Nous avons très peu d'antidouleurs à notre disposition : paracétamol, aspirine, ibuprofène. Ensuite, ce sont les opioïdes, avec des risques d'addiction et des effets secondaires difficiles à supporter.
Nouvel antidouleur aux États-Unis
Un nouvel antidouleur vient d'être autorisé aux États-Unis dans la catégorie des opioïdes qui pourrait les remplacer en partie : le Journavx. Cela faisait 25 ans qu'aucun nouvel antidouleur n'avait été mis sur le marché. Il cible une autre une voie de la douleur : des canaux intégrés à la membrane des cellules nerveuses qui, en s'ouvrant et en se fermant, transportent les impulsions électriques le long du nerf. Les recherches étaient menées sur le sujet depuis des décennies.
Mais tous ces médicaments ne traitent que les douleurs aiguës, pas les douleurs chroniques. Si on a compris le fonctionnement du paracétamol, ce n'est pas encore la fin de l'histoire.
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